Théophile de Viau |
Un corbeau devant moi croasse. Une ombre offusque mes regards, Deux belettes, et deux renards, Traversent l'endroit où je passe ; Les pieds faillent à mon cheval, Mon laquais tombe du haut mal, J'entends craqueter le tonnerre, Un esprit se présente à moi, J'ouis Charon qui m'appelle à soi. Je vois le centre de la terre. Ce ruisseau remonte en sa source, Un bouf gravit sur un clocher, Le sang coule de ce rocher, Un aspic s'accouple d'une ourse. Sur le haut d'une vieille tour Un serpent déchire un vautour, Le feu brûle dedans la glace, Le soleil est devenu noir, Je vois la lune qui va choir, Cet arbre est sorti de sa place. |
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Théophile de Viau (1590 - 1626) |
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Portrait de Théophile de Viau | |||||||||