Tristan Janco |
J'aurais voulu dans le matin languedocien T'enlacer avec force dans mes mains fébriles Comme autrefois quand tu m'as surpris Dans mes rêves d'adolescent J'étais seul devant la mer et la montagne Dans ma corbeille les mélodies de ma mère Les chants yiddish, les parfums des lilas Les sensations fortes d'une enfance sereine Je voulais conquérir le monde Quitter la grande rue avec un cerf volant Gagner le lointain Alors pour la première fois tu m'as approché Tu m'as caressé mon front d'adolescent Ton premier baiser d'amour a laissé en moi Un souvenir inoubliable Depuis, dans les courses cérébrales Dans l'enchevêtrement des routes, du temps Des musiques, des peintures et des poèmes Il y a des moments d'arrêt Je suis ton prisonnier Mets-moi devant la mer des larmes non séchées Devant la montagne des espoirs étouffés De tant de rêves d'adolescent Jamais réalisés Serre-moi encore une fois, mémoire de silence Toi, univers renversé, amour obsédant Mémoire déracinée d'un peuple sans tombes, Mémoire intervertie, mémoire de feu, Mémoire pure des villages de mes frères, Mémoire fidélité, mémoire sainteté Mémoire volcanique, mémoire justice Pour que le sourire des enfants d'aujourd'hui Embrasse la joie de la vie Dans ce matin éclatant du printemps languedocien Une seule prière : Mémoire de silence, jamais plus! |
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Tristan Janco (? - ?) |
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