Tristan Janco |
Dans ce printemps tardif Paris matinal est vêtu d'un vent tranchant Avec les mêmes femmes pressées Les mêmes cafés aux sons des machines à sous Le même souffle souterrain du métro Non, je n'ai pas oublié Dans le cour de cette Europe brumeuse Je garde en moi les cierges bénis Les rivages de Bahlui Les arbres aux racines aériennes Le croisement de routes Est désormais derrière moi Entre les peintures d'hier et les musiques d'aujourd'hui En signe de communion, comme autrefois Un bouquet de perce-neige pour toi De toutes parts les bruits montent Le coureur solitaire cherche le second souffle Entre deux mondes ses pieds de Tour Eiffel S'envoleront encore une fois Jusqu'à la fondation du temps désenclavé Non, nous n'oublierons jamais Les ghettos, les camps, les barbelés Les steppes enneigées, les corps calcinés Toutes les bourgades déportées Mémoire fidélité |
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Tristan Janco (? - ?) |
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Portrait de Tristan Janco | |||||||||