Tristan Janco |
Voronca, mon frère, tu es parti trop vite Et tu as oublié de me dire au revoir Tu es parti gardant ton secret, ta découverte La formule de l'Absolu, le baiser de Braila et Paris Les cerisiers en fleurs, les chants du Vendredi Les aleph, beth et ghimel de l'éternel paradis De l'enfance du ghetto Voronca, mon frère tu es parti trop tôt Et je n'ai point connu ton visage d'alchimiste Ta tête tourmentée, tes pensées intimistes La démarche de ta révolution pacifiste Ta soif de justice Voronca, mon frère, dans tes éprouvettes Tu as mêlé le feu sacré aux symphonies des fleurs Et tu as dicté aux minerais des paroles en or Où toute ta vie a été fondue dans la chaleur D'un amour ombrageux Voronca, mon frère, ta tête immortalisée dans les nuages Par Marc Chagall, ton corps d'acier, de Tour Eiffel, Si tu savais combien j'aurais voulu te parler De la source, des chants yiddish, des élans refoulés, Des angoisses d'un monde depuis longtemps oublié En Occident. Voronca, mon frère, tu es parti trop vite Et tu as oublié de me dire au revoir Tu es parti gardant ton secret, ta découverte La formule de l'Absolu, le baiser de Braïla et Paris Les cerisiers en fleurs, les chants du Vendredi Les aleph, beth et ghimel de l'éternel paradis De l'enfance du ghetto. |
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Tristan Janco (? - ?) |
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