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Tristan L'Hermite



Biographie, ouvres de Tristan L'Hermite


Poésie / Poémes d'Tristan L'Hermite





Naissance: 1601 Janaillat (Creuse) Marche
Décès: Paris le 7 septembre 1655

François L'Hermite, sieur du Soliers, dit Tristan L'Hermite, est un poète et dramaturge français.

Né dans le château de Solicrs (Marche) d'une ancienne et puissante famille il n'avait pas pour antécédent le Tristan l'Hermite du temps de Louis XI. Il s'appelait en réalité François et ne prit ce prénom qu'à l'âge de vingt ans. A onze ans il devint page du fils de Henry IV, Henri de Bourbon. Violent, querelleur, très (ôt il dut s'exiler en Angleterre. Après bien des aventures il entre au service du duc de Mayenne, passe à celui de Louis XIII, à celui de Gaston d'Orléans, s'attache enfin au duc de Guise. Sa tragédie de « Marianne » connaît un succès presque aussi éclatant que celui du Cid, un an après. Influencé par Marino ei par Théophile de Viau, il a parfaitement assimilé aussi la leçon de Malherbe. C'est un poêle brillant, raffiné, de l'amour et de la nature mais guère mondain. Il était de l'Académie Française.

La passion des baroques pour les miroirs, que l'on a déjà rencontrée chez Béroalde de Verville, se manifeste aussi dans le célèbre « Promenoir des deux amants » de Tristan L'Hermite. Mais d'autres traits baroques s'y rencontrent encore : le sens de la fugacité de l'instant, de la fragilité des apparences en amour (« Je tremble en voyant ton visage... ») et puis, surtout, cette sensibilité à la nature qui débouche sur un lyrisme frémissant.

Auteur dramatique fort applaudi en son temps, et dont la première pièce, la fameuse tragédie de Mariane (printemps 1636), surpassa le succès de Médée et préfigura celui du Cid (janvier 1637). Le comédien Montdory, considéré comme le meilleur acteur tragique de son temps (il créa aussi le rôle de Rodrigue dans Le Cid), tenait le rôle du roi Hérode sur la scène du Théâtre du Marais à sa création; un an et demi plus tard, il fut frappé de paralysie partielle en hurlant les fureurs d'Hérode à la fin de la pièce et dut se retirer définitivement du théâtre.

De tous les poètes d'une époque qui en fut riche, voici sans doute le plus fin et le plus attachant. Une jeunesse errante de « page disgracié » par le sort, même si le récit qu'il en a fait tient plus des schémas romanesques que de la vérité de la confession, une vie de gentilhomme pauvre contraint par les aléas de la fortune à composer avec les circonstances, le service de Gaston d'Orléans, prince fantasque et comploteur, qu'il suivit dans ses multiples pérégrinations hasardeuses, et, au bout du chemin, un isolement progressif et un repli sur soi : Tristan eut toujours le sentiment d'être né sous une mauvaise étoile. De là sans doute une sorte de mélancolie existentielle, non tapageuse ni révoltée, mais plutôt douce dans son amertume même, et se nourrissant d'un sentiment de solitude, lui-même tributaire d'un caraâère fièrement indépendant.
Sa carrière d'homme de plume, à défaut de celle d'homme d'épée à laquelle il se fût plus volontiers destiné, mais que la modestie de sa condition ne lui permit pas, lui valut quelques beaux succès, notamment dramatiques. Et dès ses premiers poèmes apparut clairement un talent lyrique que la publication de ses grands recueils - Us Amours en 1638, La Lyre en 1641, Les Vers héroïques en 1648 - ne fit que confirmer. Mais, refusant toujours de se plier aux engouements de la mode, cultivant, tout en restant dans le sillage de la rigueur formelle et stylistique préconisée par Malherbe, son goût pour les raffinements du marinisme, et manifestant, dans les thèmes traités, un imaginaire et une sensibilité tout à fait personnels, Tristan fit rapidement figure d'isolé, et l'oubli, scellé par le silence de Boileau, s'installa sur son ouvre. Elle ne disparut jamais pourtant du cour de ceux qui aiment la poésie, l'harmonie de ses vers valant même aux plus célèbres d'entre eux, ceux du Promenoir des deux amants, d'être mis en musique par Debussy. Remise aujourd'hui à sa juste place - une des toutes premières dans l'histoire de la poésie -, l'ouvre de Tristan offre, sous le raffinement et la grâce de l'écriture, une vision du monde à la fois sensible et ambiguë. Le maniérisme des thèmes, souvent empruntés à Marino et aux Italiens, s'accorde avec un goût de la subtilité, du piquant, du paradoxal, de l'artificiel; mais il s'en dégage aussi une vérité du cour, dont les blessures ne sont pas que de convention. La poésie, du coup, est moyen de vivre : elle est ce langage qui se charge de l'insoutenable légèreté de l'être, qui parvient à dire l'indicible, et qui capte dans le miroir intérieur « les songes de l'eau qui sommeille ».


En 1620, il participe aux campagnes de Louis XIII contre les huguenots dans le Sud-Ouest. En 1621, il entre au service de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII et participe à la création de plusieurs ballets de cour.

Il est élu à l'Académie française en 1649. La vie de débauche qu'il menait dans l'entourage de Gaston d'Orléans et son goût immodéré pour le vin et le jeu finirent par avoir raison du peu de santé que lui laissait sa tuberculose. Rapidement oublié à sa mort, il a bénéficié de la redécouverte de la littérature baroque et des auteurs libertins dont il diffère pourtant.

Études :
N. M. Bernardin, Un précurseur de Racine, Tristan L'Hermite, Paris, Alphonse Picard, 1895, et Genève, Slatkine reprints, 1967. - Amédée Carriat, Tristan ou l'éloge d'un poète, Limoges, Rougerie, 1955. - Cahiers Tristan L'Hermite, Limoges, Rougerie, annuels depuis 1979.


 

Tristan L'Hermite
(1601 - 1655)
 
  Tristan L'Hermite - Portrait  
 
Portrait de Tristan L'Hermite