Tristan L'Hermite |
(extraits) Mais voici venir le montant, Les ondes demi-courroucées Peu à peu vont empiétant Les bornes qu'elles ont laissées. Les vagues, d'un cours diligent, À longs plis de verre ou d'argent Se viennent rompre sur la rive Où leur débris fait à tous coups Rejaillir une source vive De perles parmi les cailloux. Sur ces bords d'ossements blanchis De pauvres pêcheurs font la ronde Espérant bien d'être enrichis Par quelque largesse de l'onde. Car la mer éternellement Garde ce noble sentiment Avecque son humeur brutale, De n'engloutir aucuns trésors Que d'une fougue libérale Elle ne jette sur ses bords. Quand les vagues s'enflent d'orgueil Et se viennent crever de rage Contre la pointe d'un écueil Où cent barques ont fait naufrage, Alors qu'une sombre vapeur Imprime une mortelle peur Avec ses présages funestes Et que les vents séditieux, Pour éteindre les feux célestes, Portent l'eau jusques dans les deux, Le vaisseau poussé dans les airs N'aperçoit point de feux proprices : On n'y voit au jour des éclairs Que gouffres et que précipices. |
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Tristan L'Hermite (1601 - 1655) |
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Portrait de Tristan L'Hermite | |||||||||