Ulric Guttinguer |
Naissance: 31 janvier 1787 à Rouen Décès: 21 septembre 1866 Ulric Guttinguer est un poète et romancier français. Poète de la première génération romantique, Ulric Guttinguer fut l'aîné et l'ami de Hugo, de Musset et, surtout, de Sainte-Beuve. Mélancolique, parfois même désespéré, il lui arrive pourtant, comme en ces stances, d'exprimer la sérénité du don de soi à sa bien-aimée. Le rôle véritable d'Ulric Guttinguer a été de montrer et d'éclairer les voies. Promoteur de la révolution romantique, il était, avec son compatriote Auguste Le Prévost, un des plus anciens amis littéraires de Victor Hugo, puis de Sainte-Beuve et de Musset. C'est du moins ce qu'il a raconté dans le roman d'Arthur. Mais il convient, pour n'être pas dupe, d'en prendre et d'en laisser. On se tromperait étrangement, par exemple, si l'on s'imaginait qu'il vivait là, dans la prière et la pénitence, à côté d'une tête de mort, comme les anachorètes de la primitive Eglise, qui se retiraient au désert. Guttinguer comprenait la religion à la façon des épicuriens ou, ce qui revient au même, à la façon de Chateaubriand. Il la conciliait avec toutes les passions de l'amour. Pour lui c'était une rose mystique qu'on devait effeuiller d'une main pieuse sur un beau corps de femme pâmée. Aussi les femmes et les poètes romantiques connaissaient-ils le chemin de Saint-Gatien-Ies-Bois. Guttinguer avait publié avec l'approbation de Nodier, Nadir, histoire orientale en prose et en vers inspiré du Lalla Rookh de Thomas Moore. Paru en 1828, Amour et opinion, peinture de la société sous l'Empire, était, selon Sainte-Beuve, une « Élégie de fin d'empire, écrite par un ex-garde d'honneur où les personnages sont de beaux colonels et des généraux de vingt-neuf ans, de jeunes et belles comtesses de vingt-cinq ; où la scène se passe dans les châteaux et le long des parcs bordés d'arbres de Judée et de Sainte-Lucie. » Mais le chef-d'ouvre de Guttinguer est Arthur, ouvrage rédigé dans un chalet qu'il avait fait construire en pleine forêt, près de Honfleur, dont la prose se ressent de sa poésie est une chronique fine et intelligente des passions de tête et de cour nées de l'oisiveté de la Restauration, des débats littéraires, des luttes autour du piano. L'homme du monde de la Restauration, des salons, le beau causeur, demi-héros y est étudié et parfois résumé d'un trait qui l'évoque et qui le fait vivre. Ouvres Un temps, on polémiquera sur l'orthographe de votre nom. Vous appeliez-vous Guttinguer ou Guttinger? La Revue anecdotique de 1862 assure que le vrai nom de notre poète est Guttinger ; "mais il faut faire observer qu'Ulric signait comme son père, tribun sous le Consulat, lequel, Allemand d'origine, avait jugé opportun de franciser son nom." Votre père, Jean-Ulric, tenait en réalité ses origines de Wilfenden, en Suisse, où il naquit de Daniel Guttinguer et d'Elizabeth Notzby. En avril 1785, à Rouen, Jean-Ulric, alors marchand, épouse Marie-Rose Filleul, demeurant Saint-André-de-la-Ville. Elle est la fille de Nicolas Marchand, lui même marchand à Journy-en-Vexin et de feue Marie-Catherine Catel. Amour et opinion : histoire contemporaine, Paris, Tenon, 1828 ; Genève, Slatkine Reprints, 1973 Arthur, Paris, Les Presses françaises 1925 Charles Sept à Jumièges : Edith : ou, Le Champ d'Hastings, poèmes, suivis de poésies, Paris, Sautelet, 1827 Discours prononcé à la fête de St. Jean d'hiver, célébrée le 13e jour du 11e mois de l'an de la V.L. 5813, Rouen, [S.l.], 1813 Dithyrambe sur la mort de Lord Byron, Paris, Ladvocat, 1824 Du Classique et du romantique : recueil de discours pour et contre, lus à l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen pendant l'année 1824, Rouen, Nicétas Périaux, 1826 ; Genève, Slatkine Reprints, 1973 Fables et méditations, Paris, Joubert, 1837 Jumièges, Rouen, Nicétas Périaux, 1839 La Poésie romantique, Paris, Garnier frères 1930 Le Bal : poème moderne, suivi de poésies, Paris, [s.n.], 1824 Les Deux Âges du poète, Paris, Fontaine et Dauvin, 1846 ; Genève, Slatkine Reprints, 1973 Les Funérailles de Charles Nodier, Paris, [S.n.], 1844 Les Lilas de Courcelles : poésies, Saint-Germain, De Beau, 1842 Mélanges poétiques, Paris, A. Boulland et cie, 1824 Mémoires d'un soldat au Tonkin, Paris, 1902 Nadir : lettres orientales, Paris, Ladvocat, 1822 Musique 12 Lieder, Paris, A. Durand ; London, Pitt & Hatzfield, 1900-1992 Cours mon aiguille dans la laine Les noces de Jeannette ; Air du rossignol : Les noces de Jeannette, Paris, Idéal, 1900-1999 Embarquez-vous !, New York, G. Schirmer, 1886 Emma : tyrolienne, Paris, Schonenberger, 1831 L'angélus de la mer, [S.l.], Lumen, 1900 Le bonheur de se revoir : tyrolienne, Paris, J. Meissonnier, 1840 Les p'tites vertus; vaudeville-opérette en trois actes, Paris, C. Joubert, 1920 L'hospitalité : romance à deux voix, Paris, Pacini, 1815 Marguerite : romance à deux voix, Paris, Gaveaux, 1820 Titin : opérette en 3 actes, Paris, Salabert, 1920 Visions d'Orient, Paris, Sam Fox, 1927 Ce volume, favorablement accueilli, se distinguait par une facilité de style et par une certaine indolence rêveuse - Fables et méditations (1837.) ; - les Deux âges du poète (1844.) ; - Dernier amour (1852), - Nadir (1822) ;etc... Guttinguer [Ulric], fils d'Ulric Guttinguer, député, tribun, puis directeur de la banque de Rouen, est né dans cette ville en 1785. Adonné avec ardeur, depuis l'âge de vingt-cinq ans, à la culture des lettres, M. Ulric Guttinguer a soupiré des vers charmants, pleins de grâce, de fraîcheur et d'abandon. Président de l'Académie de Rouen, lié d'amitié avec les chefs hardis de la croisade romantique, il a brillé parmi eux par l'élégance rêveuse de sa poésie. La Muse française, recueil publié sous les auspices de MM. V. Hugo, A. de Vigny et Ém. Deschamps, et qui fut comme le miroir de ce temps de passion littéraire, accueillit ses confidences élégiaques. En 1821, il réunit ces pièces dans ses Mélanges poétiques, et publia successivement le roman religieux d'Arthur, un recueil d'Élégies, des Fables, des Nouvelles, les Deux âges du poète, les Pensées et impressions d'un campagnard, et beaucoup de morceaux détachés qui révèlent tous un homme d'esprit, de talent et de cour. [Voyez un article de M. Sainte-Beuve dans la Revue des Deux-Mondes, 1836, t. VIII, reproduit dans les Critiques et portraits, t. IVj et la France littér., t. III, p. 552.] |
Ulric Guttinguer (1787 - 1866) |
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Portrait de Ulric Guttinguer | |||||||||