Victor Segalen |
Moi-même enfin, me voici là, pèlerin lassé vers Lha-sa Moi-même avec tout mon désir de connaître Avec mes mains et des genoux, avec mon cour faibli d'horreurs et de lacis et d'impostures... Je viens, dernier et non point d'aventure... Je t'ai reconnu, Thibet-roi, - je t'ai dédié en métaphore Le vin de la plus magique amphore Moi-même suis là, gravitant, gravissant, escaladant, Je t'offre, Thibet, mes pas errants. Non point au hasard, non point en amour de toi-même, Mais - seul, du cortège pénétrant... Non point destiné à ton cour de glaciers et de beurre et de figures. - Moi seul en route vers le Divers. Vers toi-même haut, - vers le plus étrange et le plus inaccessible... Vers Elle que je n'atteindrai pas. Mes pas envers toi marquent les pas, sur ses flancs inflexibles Gloire et amour à celle qui n'est pas. Je pérégrine et suis en quête à travers toi de la conquête De l'Autre, de l'autre au regard-dieu. C'est ainsi que symbolisant mon effort et joie de requête Je puis, décemment, me nommer en ce lieu. |
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Victor Segalen (1878 - 1919) |
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Portrait de Victor Segalen | |||||||||
Biographie / chronologie1878 14 janvier. Naissance à Brest de Victor Segalen. Son père était breton, sa mère, mi-bretonne, mi-champenoise. Elle était autoritaire, étroitement catholique et dominait les siens. Bonne musicienne, elle fit faire de.la musique à son fils dés son plus jeune âge. Eludes classiques dans un établissement dirigé par des Jésuites à Brest. Bibliographie / OuvresOUVRES DE VICTOR SECALEN. |
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