Victor Segalen |
Ami, ami, j'ai couché ton corps dans un cercueil au beau vernis rouge qui m'a coûté beaucoup d'argent ; J'ai conduit ton âme, par son nom familier, sur la tablette que voici que j'entoure de mes soins ; Mais plus ne dois m'occuper de ta personne : « Traiter ce qui vit comme mort, quelle faute d'humanité ! Traiter ce qui est mort comme vivant, quelle absence de discrétion ! Quel risque de former un être équivoque ! » o Ami, ami, malgré les principes, je ne puis te délaisser. Je formerai donc un être équivoque : ni génie, ni mort ni vivant. Entends moi : S'il te plaît de sucer encore la vie au goût sucré, aux âcres épices ; S'il te plaît de battre des paupières, d'aspirer dans ta poitrine et de frissonner sous ta peau, entends moi : Deviens mon Vampire, ami, et chaque nuit, sans trouble et sans hâte, gonfle toi de la chaude boisson de mon cour. |
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Victor Segalen (1878 - 1919) |
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Portrait de Victor Segalen | |||||||||
Biographie / chronologie1878 14 janvier. Naissance à Brest de Victor Segalen. Son père était breton, sa mère, mi-bretonne, mi-champenoise. Elle était autoritaire, étroitement catholique et dominait les siens. Bonne musicienne, elle fit faire de.la musique à son fils dés son plus jeune âge. Eludes classiques dans un établissement dirigé par des Jésuites à Brest. Bibliographie / OuvresOUVRES DE VICTOR SECALEN. |
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