Vincent Campenon |
Muse qu'invoquait Bachaumont, Et qui sièges au double mont, Près d'Hamilton et de Boccace, Choisis tes pastels les plus frais, Et viens verser sur mes portraits Cette élégance, cette grâce, Cet enjoûment, ce sel français, Et ce vrai ton du badinage Que Chapelle a si bien saisi, Quand il peint monsieur d'Assoucy N'ayant plus pour tout équipage Que ses vers, son luth et son page. Du sein de ces mornes frimas Le démon des hivers lève en sifflant sa tête. L'oiseau qui dans nos champs avec plaisir s'arrête, D'un vol rapide effleure ces climats ; Mais plus bas Pomone amoureuse Protège les fruits, les boutons, Et de son haleine frileuse Echauffant les jeunes bourgeons, Hâte la vigne paresseuse. Flore elle-même, admise au sein de ces jardins Où l'acacia blanchit pies des roses vermeilles. Semble avoir, sur un sol fécondé par ses mains, Effeuillé sa guirlande et versé ses corbeilles. Alors, d'un ton soumis et doux : « Belle nymphe, dit l'un de nous, Si vous voulez que dans le monde Nous puissions nous louer de vous, Dans votre course vagabonde. Respectez les vins du pays, Et n'allez pas verser votre onde Dans les celliers de nos amis. » |
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Vincent Campenon (1772 - 1843) |
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Portrait de Vincent Campenon | |||||||||