Wafaa Lamrani |
Coupe de Dieu Là-bas, sous la clarté d'une lune qui ne vieillit pas. Dieu m'a embrassée et conviée au banquet de mon suicide. Les noces de l'âme étaient aussi appétissantes qu'une antique blessure brillant de tous ses feux. Avec délicatesse et humilité, m'a enseigné à accueillir la vie, mais quand je suis sortie dans l'espace du cour, la grande mort s'est mise à pleurer en moi. Dieu ira loin dans mon émancipation. Coupe de la lettre toi fasciné par le désir qui ne vient. Cette nuit, j'ai regorgé de toi, et de mes lamentations me suis emplie. Mollesse dans les doigts et envie de toutes les saisons. Ta face d'Akhenaton goutte de mes montures d'antan cheminant vers les îles pluvieuses du sang. En voyage, j'ai découvert une artère captive comme mon autre visage. O vert éclatant du soleil de mon amertume, voici de moi les palanquins imprégnés de belle fatigue, cherchant ton ombrage. Coupe de l'âme Je tombe, tombe, et pas de fond, semblable à ce soleil au déclin. gisant derrière mon balcon. Fumée reprisant d'impossible ma vie. Le poumon est vide tel un bigaradier en été. Le sang, un espace pur se levant au loin. Je voudrais m'élancer vers moi-même. Lâcher ce vide comprimé entre mes côtes en espérant que l'air se modèlera en troisième poumon pour les explosions de mon âme. Coupe de la liberté Je me suis réjouie de ton retour, ô ma main gauche. Ton exil royal m'avait tant attristée. Coupe des profondeurs Cette nuit est votre fête, ô profondeurs rétives. Accourez à votre belle folie brusquement éteinte, et revêtez les atours de votre instant enfoui. Laissez libre cours à votre délire encore plus beau, et donnez-vous entièrement comme un cheveu amoureux que fait trembler la chanson mélodieuse interprétée sur deux cordes de vent. Coupe de la nuit Dans la paix de la nuit, j'ai appris à écouter la beauté de Dieu et la splendeur des connaissants. Coupe du corps Je déclare la langue fête violette de mon âme et m'obstine à poursuivre mon corps. Euphorie de cette oppression étendue depuis des siècles sur mes barreaux. Mille fois chaque jour le corps meurt en moi et ressuscite à chaque pulsation en ce grand deuil qui me guide. me porte ainsi qu'une graine se reproduisant en toute chose. Ah comment brider mon corps pour qu'il n'outrepasse pas tout ? Le voici maintenant perdu dans quelque chose d'étrange et de calme. Puisse la vibration montant de Dieu l'illuminer. Coupe de l'amour Aujourd'hui, les bourgeons de ma blessure ont fleuri. Coupe du destin Le destin n'est rien d'autre que ce dont l'enfance est grosse. C'est pourquoi je vis en permanence mon enfance, avec une dépression dans les entrailles atteignant l'altitude du ciel. Coupe du temps Un vide inexorable remplit mes jours, et mon époque est une plantation de bois. Le bois n'étreindra jamais que son embrasement. Coupe de la vie Souple est cette vie, si docile et moi je n'aime pas les dociles ! Coupe de la mort |
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Wafaa Lamrani (1960 - ?) |
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