Zaghloul Morsy |
I Hors ! Usurpateur et impur Dès le premier envol. Oiseau de mort sur nos sables Un arc en feu te tuera. Car es-tu revenu, toi que l'air même a renié. Toute aile cessante à l'instant du souffle immédiat ? Dépossédé, Tu as laissé le vent des nuits éteindre En toi la flamme qui a mémoire dans l'éternel. Tu ne peux y survivre Le Verbe t'ayant déserté Déchiré dans le silence Et sacrilège au grand jour ! Récitant des causes perdues, Te voilà pris au piège De signes périssables Les réseaux tressés dans le temps... La Parole, le Désert et rien d'autre sur nos lèvres. Qu'atteindras-tu sophiste. Qui trahis tant de voix sinon Plus haut Ton destin nu De double mort Hors tout langage ? II - Que d'élusions n'as-tu pas consenties Dans ton récit, multiple, sans garant. Notre regard, pour voilé qu'il doive être Sait de tes ruses L'affût et le plein jour. - Nudité, mon mirage où le désir s'irise, J'ai joué ma raison contre ton marbre mort Et surpris dans sa nuit Ta chair, pulpe d'ivresse interdite ô cerise. - S'il est un leurre, ce sera celui Étranger à nous qui avons racine D'un amour rêvé qui n'a point flambe En éternité, ou en feu de joie. - Je me souviens d'une nuit sans âge que nul soleil en moi jamais ne peut éteindre. Un fugitif trouvait refuge auprès de l'Étrangère immémoriale, Contre la loi du sang, contre la loi des autres. Rencontre infinie l'éclair d'un instant Dans le pressentiment d'un souffle transparent Où la mort se fût abolie... - Le sang est en toi témoin et partie Dans le dédale pour nous sans mystère Où tu t'es perdu entre chien et loup D'un combat faussé d'ombres, de méandres patiemment lovés. Or tu ne sais plus Si tu fus jamais chasseur ou gibier. |
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Zaghloul Morsy (1933 - ?) |
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Portrait de Zaghloul Morsy | |||||||||