Yves Untel PASTEL |
DÉSABUSÉ ! Tu sais quoi, mon ami ? Je n'y crois plus ! Il me faut une raison de continuer à ouvrer, Les belles causes sont des chimères. Il est vrai que le voile noir du renoncement me barre l'horizon. Non, vraiment, je n'y crois plus. Pourtant longtemps je fus un zélateur infatigable. Pourquoi, pour qui continuer à gratter L'écorce épaisse du cour des hommes ? La violence ultime est la seule loi qui semble avoir raison. Le monde est une jungle et les êtres, des bêtes chacun en sa condition. Les fauves défendent leurs territoires, plus vastes, assauts après assaut. Les espèces plus faibles plient l'échine pour ne pas périr. Elles remballent leur dignité et font allégeance Contre ceux de leur genre si la nécessité l'impose. L'honneur n'a plus de sens. Se compromettre s'il le faut, survivre à tout prix, voilà le maître mot. Me voilà hantant les bosquets sombres, vieux cerf désabusé. Parfois je brame crieur esseulé du fond de mon ermitage. Plus loin furète une horde de jeunes chiens qui m'ignorent. Ils fomentent quelques larcins que plus aucun interdit ne règle. Ceux de la race des carnassiers font la loi. Que reste-t-il de la morale des nations ? Resterait-il des incrédules pour y croire ? Le clan des puissants sème le chaos, répand le carnage, Déchiquette, disloque, démembre, estropie, brise et incendie. Après les cris d'effroi et les molles indignations Le temps du refroidissement de la cendre L'ordre martial s'installe jusqu'à la prochaine exaction. Les brebis apeurées, toujours les mêmes à payer le tribut Les brebis éperdues suivent la marche sans franchir les lignes. Elles bêlent parfois comme on maugrée ou comme on chiale. Tout cela est sans conséquences Sur le monde qui poursuit sa dérive sauvage. Je ne comprends pas le monde, je ne le comprends plus Ils ont tant parlé d'aurore et de renouveau De progrès et de grandeur. La lourde tenture de la grande mascarade s'est affaissée, brutale. Pourtant j'y ai longtemps cru Espérant une ère de fulgurance spirituelle. Tu sais quoi mon ami ? Je sens ramper l'hiver, Il me faut une raison de continuer à ouvrer Il me faut une source de joie nouvelle. On ne peut vivre vraiment On ne peut faire prendre l'étincelle de l'Amour Sans continuer à y croire ! Tu sais quoi, mon ami ? Je n'y crois plus ! C'est tout ! Voilà, je rassemble mon viatique, j'enfile mes sandales Je vais arpenter le sentier de l'errant ! Yves UNTEL PASTEL |
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