Yves Untel PASTEL |
Que dire de la poésie, Cette eau dormant dans un cratère Qui tout d'un coup s'élève en Geyser, Ce surgissement libre et rebelle, Lisse, rugueux, osé ou retenu Qui embrasse tout, embrase tout, Suinte, perle, transpire Où jaillit avec force caractère Je puis vous dire, ma Chère, Que la poésie est ici, là-bas Partout où l'on respire, où l'on dort, Où l'on vit et meurt Partout où l'on rit malheur, Où l'on pleure bonheur, Et vice et versa, selon vice ou vertu Elle prend la voilure de tous les goélands Au vol vaste, large, ambitieux, audacieux, terrien, aérien Elle embrasse le fin art du colibri dansant stationnaire Elle arpente les fulgurances inattendument colériques Des coqs gros-siwo jeter becs et ergots en vols planés Dans les arènes enflammées du dimanche après-midi Elle résonne, épaisse, massive, en réveil volcanique D'un bourdon, bedonnant, bourdonnant, vrombissant Et aussi elle froufroute toute frêle et douce Se déployant en l'élégance fragile de la libellule Elle crisse avec la feuille de canne et stridule Avec le criquet, hoquette avec l'ivrogne Avide d'ivresse, beuglant sa joie ou sa peine Sous l'ardeur despotique d'un chagrin d'amour Que le jus de roseau entretient faute de l'éteindre. Prenez, très chère, un peu de ce jus du fruit de la passion Troublé d'un peu d'eau-de-vie. Je vous dirai encore que la poésie est sous l'écorce Du bois cannelle gratté fraîchement Parfumant l'air avant d'envoûter les cuisines Et la chevelure et le cou de la cuisinière Et aussi les dentelles du désir fleurissant en savane Et la voilà qui grimpe l'échine en fumée de Havane Et marque le pas sur le déhanché d'une salsa chaloupée. Imaginez au lointain ce navire mollement tanguant Sous le « méringué » des vagues caressant les cotes, Et bien c'est aussi "poésie" en volutes multiples. Ainsi, voyez-vous, la poésie va libre Comme vent par mont et vaux Elle va même parfois à vau-l'eau De firmament en caniveaux, Elle se rit des formes S'affranchit de la rigueur des normes Elle se moque de nos obséquieuses raideurs De la dogmatique des censeurs Elle fait allègrement l'école buissonnière Et boude les académies castratrices Elle fait ce qu'elle veut, rend fou qui elle veut, Elle se boit en vers à pied, Indolemment posée sur un trépied Dans un bistrot à rhum ou dans les secrets d'un cloître. Elle s'évade dans le maquis indompté de la prose Enfin, de la poésie, le peu que je puisse en témoigner C'est qu'elle est mon amie de solitude souvent, Et qu'être à deux c'est un projet que je formule Depuis que je vous ai rencontrée ci tantôt. Heu ! Tenez Madame une fleur éclose, une rose Porcelaine, Hélène, ma chère Hélène, Tout ce détour, ce tâtonnement Pour vous dire que je vous aime. |
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