Yves Untel PASTEL |
La ville montre sa belle humeur au marché du dimanche Les marchandes de bouquets garnis et d'aromates odorants Donnent un merveilleux théâtre d'ombre sous leurs parasols. On dirait des abeilles fiévreuses sur des fleurs de tournesols. Les dames en provision, panier suspendu au bras, élégantes Regardent d'un oil averti les bouquets bellement agencés Et avec les mots qu'il faut elles marchandent à prix émiettés La moindre feuille de fraîcheur champêtre, le moindre fruit. Quant aux messieurs plus enclins à courtiser qu'à économiser Ils se laissent détrousser pour quelques tomates rougissantes Prêts à croire que par leur charme ils ont su mériter un compliment Qui pourtant fait parti du jeu convenu de nos marchandes de bonheur. Jaillissant par vagues successives, une poésie en mouvante alchimie Mêle les images merveilleuses et inattendues du verbe paysan Aux tournures alambiquées des professeurs de littératures qui se risquent Á de savantes conjugaisons juste pour acheter trois feuilles de laitue. Le merveilleux se déploie dans l'entre-deux des genres divergents Entre campagne et ville, élégance bourgeoise et poésie villageoise Entre le klaxon des voitures qui se frayent impatiemment un chemin Et le chant bruyant des pintades pressées de retrouver leur liberté. La ville sans son marché ne serait rien, juste du béton et de l'acier. Et si le marché n'amenait vie et merveille jusqu'aux étals citadins, Comment donc ces messieurs des bureaux trouveraient-ils à courtiser D'autres créatures plus sauvages que les bourgeoises trop bien vêtues ? Et comment nos belles de la ville combleraient leur si puissant désir De soumettre l'ardeur de ses nègres magnifiques aux mains calleuses, Ceux-là mêmes dont la rudesse laisse augurer la virilité de l'étreinte ? Bénissons donc cet instant où le pays s'enlace en son intime diapason. Et voilà que Midi sonne, la ruche marchande peu à peu s'apaise. Les bourses se vident devant les étals de plus en plus clairsemés. Les acheteurs de la dernière heure, hantent les allées, le flair avisé. Les bonnes affaires se traitent quand retombent les ardeurs. Mado, la marchande d'igname, cède un joli lot pour presque rien Elle fait le bonheur de Firmine et de ces convives pour le déjeuner La chanceuse est récompensée de sa ténacité ; demain encore elle sera là ! Dans cette joute de patience nul ne perd, tout le monde est gagnant. Midi et demi, le régisseur siffle la fermeture prochaine du marché Treize heures, tout doit disparaître, les marchands et leurs cageots Une autre ruche énergique et pressée chasse joyeusement la première Une armée de ballets et de jets d'eau en un clin d'oil escamote les détritus. Et qui sait pourquoi, c'est à cette heure que le petit Jules et sa bande, Hantent assidûment les travées, le nez dans leurs chaussures ? Parce que forcément à chaque fois, c'est l'heure de l'aubaine : Deux ou trois sous reluisant échappés des bourses font leur bonheur. |
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