Yves Untel PASTEL |
Haïti ô, berceau des tragédies Et moi, point d'interrogation dressée Sur le morne boisée Du lieu-dit Rollin Je scrute par delà l'océan l'échappé es vents Et j'accueille sans voix la rumeur océanienne : On dit que là-bas, derrière la mer, Haïti subit le grand supplice Les vagues amères annoncent un immense deuil, Une hécatombe absurdement aveugle Des colonnes d'orage vocifèrent un glas roulant Qui peut comprendre les coups de sang du destin, qui ? Haïti déesse couché, au rein brisé, concassé à récidive Haïti Dahomey fier se remettant à l'épreuve des scories Haïti émiettée rassemblant ses os dans le cercle mystique Haïti la malheureuse merveilleuse accumulant les bravoures Dont l'incommensurable génie est de savoir mille fois se relever Je suis un questionnement à la profondeur abyssale ! comprendrai-je jamais cette sentence du destin ? Haïti debout, Haïti couchée Haïti dressée ainsi qu'un épi de mil Haïti roseau mille fois rompu Et ce pourquoi d'une vengeance inassouvie du sort ! A chaque instant de répit arraché farouchement à la routine Tout mon être poussé dans ses retranchements s'interroge : Qui peut freiner cet infernal manège de l'existence ? Courbé sur la terre à bécher le champ de mes rêves inachevés Mon esprit tourmenté ne peut mettre un terme à ses angoisses ! Quelle est cette fièvre étrange qui me saisit fermement aux tripes ? Je suis l'homme, ton fils, ô ma mère écartelée, Haïti, Les tremblements de terres ont beau engloutir ma chair encore et encore j'apprête la terre blessée et sème la vie Pourquoi cette obsession à marquer mon passage Laisser trace, signer mon temps, déployer cette prodigieuse énergie Livrer ma semence à la création, concevoir un fruit à mon effigie ? Pourquoi cette prétention névrotique à m'inscrire dans l'éternité ? A la chute du rideau, survivre à tout prix à la menace de l'oublie ! Ma mémoire anxieuse déteste le sable et préfère le marbre ! Toute semence porte en elle un incessant appel à la postérité La création prolifique recrée l'éphémère à l'infini, perdure alors L'homme assurément n'appartient pas au temps mais à l'éternité ! Les nations puissantes contre nous se sont liguées Et nous payons une dette d'insoumission insolvable La nature elle-même contre nous lève le glaive ! Qu'importe, mémoire ancestrale, statut de marbre inachevée Je guiderai mes ciseaux dans tes rainures hésitantes Je tracerai une à une tes formes harmonieuses Sur les travées de l'éveil je veux voir dressés l'élan triomphal Des héros oubliés drapés du rouge panache de l'honneur ! Que m'importe la glorification et les falsifications mensongères ? Ce qui m'importe, c'est le récit de vie de chair et de sang Des combattants authentiques cernés de la bravoure de ceux Qui malgré le péril n'ont pas trahit le combat pour la liberté ! Haïti, mille fois pliée, l'échine délabrée, mais l'âme grandiose Je ne vis que pour nourrir le flambeau rouge de ta rébellion Tu n'es que la blessure qui rappelle la bravoure, et moi ton guérisseur Haïti habillée de ruine et couverte de plaies incandescentes Haïti douleur dressée, tu restes ce phare qui veille en mon âme Me rappelant les souvenirs d'une guerre de libération inachevée Haïti mes respect ! |
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