Yves Untel PASTEL |
Une île au bout de l'océan Un peuple grouillant depuis la côte Jusqu'aux hauteurs les plus reculées Le soir bourgeonne sur la montagne Le soleil s'accroche au faîte des palmistes Tournoient les nuées de pipiris piaillant Porté par la brume Racle et crépite et martèle Un vieux tambour Sous la main D'un vieux maître La voix rauque du vieux maître de parole Chevauche l'air Elle transporte les hauts faits De ceux qui veillent dans le monde des esprits. Car le soir descend, c'est l'heure des ancêtres Au son mesuré du tambour Le soir nous rappelle à la salutation De nos lointaines Origines Un tonnerre roulant Un crépitement de feu C'est la voix du tambour Qui descend des mornes Et inonde les plaines Tambour, Toi qui parcours les monts et les vallées Toi qui épouse le mouvement des marées Nos cours vibrent à l'unisson de ton galop Mais certains se bouchent les oreilles Ils se barricadent dans leurs demeures Car ta voix les rend fous Ils ont tout fait ceux-là Pour t'arracher à nos cours Ils se sont imaginés Que tu n'étais qu'un bois résonnant Sur une peau de chèvre Bibelot de pacotilleurs Jouet enfantin de féticheur Ils ont cru qu'il suffisait d'une hache Pour te mettre en pièce Qu'une injonction autoritaire Pour te faire taire Mais Tambour tu es un royaume Un empire, un continent Mille générations Des légions de peuples Le cour d'une conscience La pulsation d'une humanité Une sagesse millénaire Le commencement d'une rébellion Qui ne connaîtra jamais de reddition Et quand on t'aura piétiné Et quand on t'aura méprisé Et quand on t'aura bâillonné Tu battras encore dans le silence des sans voix Et dans la claudication de l'estropié Tu battras dans la poitrine du paria Et dans la mémoire des anciens Tu bourgeonneras dans la bouche des nouveau-nés Et dans le dernier souffle du dernier marron Immolé sur le bûcher ardent de la résistance Bois debout traversant le temps Tu es la matrice d'un rhizome Dont on ne peut prédire L'endroit du jaillissement Ni l'ampleur de la démultiplication Qui peut tuer le berceau des origines Toute chose a un commencement Et il ne suffit pas d'un reniement Pour que la rivière engloutisse La source qui l'accouche. Ô tambour d'Afrique Tu es l'étoile du souvenir Dans le ciel ingrat de l'oubli Tu es la main qui recueille La semence primordiale Et l'élan qui habite La main qui la sème Ceux qui veulent t'oublier Vibrent eux-mêmes de ta pulsation Car il ne suffit pas d'être ignorant Pour que les choses cessent d'exister Tous viennent de toi, tous Jusqu'aux derniers des renégats Tambour, surgit de partout Tu n'es pas seulement le bois résonnant Tu es le ventre d'où a jailli toute chair Tu n'es pas seulement la peau de la chèvre Tu es le parchemin qui raconte l'histoire Des dieux premiers qui nous ont engendrés. |
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