LE TEMPS DES VIEUX - Poéme Tristesse

Perdu dans ces lointains lieux
Où l'horizon arrête le regard,
Mes pensées s'ennuient.

Le temps des vieux, qui ne le sait,
N'est qu'une longue attente
Où les saveurs de la vie s'estompent.

Là-bas, le chant des vagues
Avalent la plainte des mouettes
Peu à peu les feux du crépuscule
Se glissent sous l'épais manteau de la nuit

La brume marine porte une haleine glaciale
Dans mes os transis, l'engourdissement s'installe
Les gris nuages du temps s'étirent lourds de lassitude.

Je dormirai bien cette nuit de ce sommeil d'éternité !
Je sens confusément qu'une page se tourne
N'est-ce pas que l'heure est venue ?

Puisque je ne le sais, je vous dis bonsoir et adieu
Et s'il plaît à Dieu, demain peut-être,
Vous dirai-je bonjour, qui sait ? Je ne sais !

Vous le savez bien, le temps des vieux
N'est qu'une longue attente
De ce grand envol vers les horizons blancs !