Aimé Césaire |
L'hibiscus qui n'est pas autre chose qu'un oeil éclaté d'où pend le fil d'un long regard, les trompettes des solandres, le grand sabre noir des flamboyants, le crépuscule qui est un trousseau de clefs toujours sonnant, les aréquiers qui sont de nonchalants soleils jamais couchés parce qu'outrepercés d'une épingle que les terres à cervelle brûlée n'hésitent jamais à se fourrer jusqu'au cour, les souklyans effrayants, Orion l'extatique papillon que les pollens magiques crucifièrent sur la porte des nuits tremblantes les belles boucles noires des canéfices qui sont des mulâtresses très fières dont le cou tremble un peu sous la guillotine, et ne t'étonne pas si la nuit je geins plus lourdement ou si mes mains étranglent plus sourdement c'est le troupeau des vieilles peines qui vers mon odeur noir et rouge en scolopendre allonge la tête et d'une insistance du museau encore molle et maladroite cherche plus profond mon cour alors rien ne me sert de serrer mon cour contre le tien et de me perdre dans le feuillage de tes bras il le trouve et très gravement de manière toujours nouvelle le lèche amoureusement jusqu'à l'apparition sauvage du premier sang aux brusques griffes ouvertes du DÉSASTRE |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Aimé Césaire (1913 - 2008) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Aimé Césaire | |||||||||
BiographieAimé Césaire est né à Basse Pointe en Martinique le 26 juin 1913. Son père était instituteur et sa mère couturière. Ils étaient 6 frères et soeurs.Son père disait de lui quand Aimé parle, la grammaire française sourit... OuvresPoésie FilmographieOuvres d'aimé césaire |
|||||||||