Aimé Césaire |
L'éveil de la conscience de race au sein de l'intelligentsia antillaise de Paris peut encore se mesurer, dans les années 1928-1930, à l'importance des pages culturelles de La Dépêche africaine, organe mensuel dont le premier numéro paraît au mois de février 1928 et qui sera publié jusqu'en 1938. Ces pages qui s'honoraient des plus prestigieuses signatures étaient réalisées sous la responsabilité de Paul Guillaume, critique d'art éminent, spécialiste de l'art nègre. René Maran, les sours Nardal, le prince Ouanilou Behanzin, Odet-Denys, un avocat d'origine guadeloupéenne, apportaient leur concours. La Dépêche africaine entendait ainsi servir de « trait d'union entre les Nègres du monde entier » en réhabilitant l'art et la pensée nègres. Du point de vue politique, La Dépêche africaine, dont le directeur de publication était Maurice Satineau, réclamait une réforme en profondeur du système colonial mais récusait l'idée même d'une dissolution des liens unissant les colonies à la France. Une double appartenance est ainsi énonce, l'orgueilleuse revendication d'une identité noire est jugée compatible avec un attachement profond aux valeurs françaises. La patrie commune dont cette élite se réclame est à la fois celle de Joundiata Keita et de Jean-Jacques Rousseau, celle de Toussaint Louverture et de Victor Scholcher. La plupart des intellectuels antillais sont prêts désormais à assumer ce double héritage. En s'appliquant à mieux faire connaître l'art et la culture nègres, ils cherchent à guérir leurs congénères du complexe d'infériorité raciale. Certes, les collaborateurs de La Dépêche africaine n'en sont pas encore à glorifier l'Afrique. L'heure de la négritude n'a pas encore sonné. L'évolution est toutefois rapide. En 1928, le docteur Jean Price-Mars, ambassadeur d'Haïti, publie Ainsi parla l'oncle, ouvrage qui exercera une influence considérable sur les étudiants noirs. Désormais, on fait davantage que de se dire français. On se dit français et différent des autres Français. On ose revendiquer sa part africaine. Les termes du débat changent. A l'influence des idées de l'ethnologue haïtien, Price-Mars, viennent s'ajouter celle de Marcus Garvey. C'est, en effet, cette même année que Marcus Garvey séjourne à Paris. Au mois d'octobre 1928, au théâtre de la Gaîté-Rochechouart, il prononce une conférence en présence de six cents personnes. René Maran n'hésite pas à prendre le contre-pied des thèses de l'idéologue jamaïcain qui, s'étant autoproclamc président provisoire de l'Afrique, avait remercié le gouvernement français de l'accueil qui lui avait été réservé. René Maran, que heurtait le racisme à rebours des slogans de Marcus Garvey, dénonce son ultra-nationalisme négriste, sa connivence avec le pouvoir colonial. Il y avait, en effet, chez Marcus Garvey, une hostilité obsessionnelle vis à vis des mulâtres. C'est pour cette raison qu'il détestait DuBois. A son exemple, la plupart des idéologues et des militants nègres étaient incapables de dépasser les apparentes oppositions des races et des couleurs. Ils négligeaient trop souvent les facteurs communs de la lutte des classes. Ceci s'explique, il est vrai. Pigmcntocrariques, les sociétés antillaises superposent aux barrières sociales les barrières raciales. Les controverses qui ont opposé à cette époque Nègres et Mulâtres sont typiques. Constant, pathétique et dérisoire antagonisme du complexe d'infériorité des Nègres et du complexe de supériorité des Mulâtres. Le délire racial de Marcus Garvey ne saurait trop surprendre. Les propos du raisonnable Lagrosillière, mulâtre lui-même, n'en sont pas éloignés. Au cours d'une assemblée générale de l'uic, en novembre 1924, celui-ci fait scandale en dénonçant la trahison des mulâtres. Joseph Lagrosillière, député de la Martinique depuis 1910, avait adhéré à l'UIC en 1921 pour ne démissionner qu'en 1926. Comme les autres Antillais et Réunionnais de l'UIC, il a milité pour l'égalité des droits avec les Français de la métropole. Cette orientation est soutenue aussi bien par l'élite des professions libérales gagnées au projet d'assimilation complète que par les communistes convaincus. Le Guadeloupéen Stéphane Rosso, l'Haïtien Camille Saint-Jacques, l'Indochinois Nguycn Ai Quôc (futur Hô Chi MinH) ont formulé, eux aussi, des revendications assimilationnistes. A partir de 1922, l'UIC public un journal, Le Paria, dont les articles ont, en général, une tonalité plus réformatrice que révolutionnaire : l'indépendance n'est presque jamais revendiquée, le journal s'attaquant prioritairement aux injustices de la colonisation, à la répression, à la corruption du lobby colonial. La conception qui prévaut, à partir de 1922, au sein de l'UIC, est que la libération des colonies découlera du triomphe de la révolution en Europe. Ainsi donc est accomplie la jonction entre l'impératif de la révolution prolétarienne en Europe et celui de la révolution aux colonies. La conscience de race des Nègres et la conscience du prolétariat blaric européen sont associés. L'opposition manichéenne du garveyisme est ainsi dépassée. Au mysticisme du « sionisme » noir se substitue progressivement une analyse logique, matérialiste, des faits. Il fallait en finir avec cette fausse querelle. Les thèses garveyistes sont en partie contestables mais 1 on ne saurait les disqualifier au seul prétexte de leurs excès. Ce mouvement de pensée a eu à travers la diaspora afro-américaine tout entière un impact extraordinaire, surtout dans les couches les plus défavorisées. Pour la première fois un Nègre ose dire qu'il est fier de ses origines et glorifie l'apport des Africains à l'histoire de humanité. Ce que l'intelligentsia nègre, en France, retient du garveyisme en rejetant le reste, c'est une utopie séduisante qui fait de l'Afrique une terre promise et de la race nègre un peuple élu.La prise de conscience est profonde. Moins messianique, réticente aux extrapolations du sionisme noir, l'idéologie raciale de l'élite nègre de France saura se garder des débordements du garveyisme. Dans les années 1928-1930, une mutation s'accomplit. Le regard des Blancs change de fond en comble, en même temps que change le regard des Nègres sur eux-mêmes. Les années 1930 marquent un tournant. L'évolution des mentalités est rapide. La vision des peuples coloniaux évolue. Une place de plus en plus significative est accordée à l'idée d'une « plus grande France ». Une Exposition coloniale internationale se tient, au mois de mai 1931, dans le bois de Vineennes. Durant six mois elle voit défiler trente-quatre millions de visiteurs. Les cérémonies d'inauguration sont placées sous la présidence du ministre des Colonies, Paul Reynaud, et de Biaise Diagne, sous-secrétairc d'F.tat aux Colonies. Le succès de cette exposition tend à prouver que les mentalités changent, que l'image des Nègres est un peu moins négative. Le complexe de supériorité se nuance dans l'opinion la plus éclairée d'un vague sentiment de culpabilité. Désormais on n'ose plus employer sans précaution le mot « nègre ». Dans la préface d'un ouvrage publié en 1920, Des inconnus chez moi, Lucie Couturier expliquait déjà qu'elle ne veut pas l'utiliser à cause du sens péjoratif. Elle préfère utiliser le mot « noir », moins connoté ou, à défaut, la périphrase « homme de couleur ». Le mouvement de sympathie pour les peuples coloniaux et les peuples noirs en particulier bénéficie du soutien de l'avant-garde intellectuelle littéraire et artistique parisienne. La « Revue nègre » de Joséphine Baker triomphe. Néanmoins, dans de larges secteurs de l'opinion publique, la crise économique aidant, la xénophobie et le racisme, loin de régresser, se développent. Les ligues d'extrême droite dénoncent l'invasion de la France par les étrangers et les indigènes. Les Français s'en tiennent, pour la plupart, à l'image du Nègre « Y a bon banania » et s'accommodent des stéréotypes négrophobes les plus dégradants. La crise économique favorise l'essor d'une idéologie fasciste qui s'inspire entre autres des thèses racistes du comte de Gobineau. Le mot d'ordre qui prévaut est celui de la préservation de la pureté de la race française. Au mois de septembre 1931, à Paris, lors du XVe Congres d'archéologie préhistorique et d'anthropologie, certains savants eugénistes, inquiets de l'abâtardissement de la race française, recommandent la mise en ouvre d'une colonisation de peuplement en Afrique afin d'améliorer, par le métissage, la race noire, intellectuels d'avant-garde et surréalistes profitent de l'événement créé par l'exposition de Vineennes, en 1931, pour dénoncer le racisme et le chauvinisme inhérents à cette manifestation du colonialisme triomphant. André Breton, Paul Eluard, René Crevel, Benjamin Perct, Louis Aragon, René Char signent un tract intitulé « Ne visitez pas l'Exposition coloniale ». La Ligue anti-impérialiste, pour sa part, ne reste pas inactive. Le Trinidadien Georges Padmore, installé en France depuis 1933, est l'un de ses dirigeants. Né en 1902, il a fait des études aux États-Unis avant de s'engager, vers 1927, dans le mouvement communiste international. Après le congrès de Francfort en 1929, il devient l'un des responsables de la Ligue. En 1930 il suit des cours à l'université de Moscou. Il est nommé président de l'Internationale nègre après le cinquième congrès de l'Internationale communiste. Pour contrebalancer la foire de Vineennes, la Ligue anti-impérialiste organise donc, au mois de septembre 1931, dans le pavillon des soviets de l'Exposition des arts décoratifs, une exposition anticoloniale. Elle publie une brochure, intitulée « Le véritable guide de l'cxpocolo-niale », dénonçant les crimes de la colonisation. Il y est fait état de la répression sanglante dont sont victimes les ouvriers malgaches, de la construction du chemin de fer Congo-Océan et des exactions des grands sucriers de la Guadeloupe. L'âge des revues 1927-1939 Le lancement du journal La Voix des Nègirs, en janvier 1927, la reparution de La Race nègre et la création de La Revue du monde noir sont la preuve la plus manifeste de cette évolution des mentalités. Raymond Brière de l'Isle, en insistant, dans le premier numéro de La Voix des Nègres, sur la nécessaire solidarité entre Mulâtres et Noirs, exprime une préoccupation d'ordre communautaire qui rejoint celle du rédacteur en chef de La Revue nègre, Tiemoko Kouyatc. En prenant le relais de La Dépêche africaine, La Revue du monde noir offre une tribune aux intellectuels nègres de l'émigration parisienne. Revue théorique et culturelle, ce mensuel bilingue français-anglais, qui cessera de paraître au dixième numéro, en 1932, est fondé par Paulette et Jane Nardal, Martiniquaises, le docteur Léo Sajous, Haïtien, maître Jean-Louis, Guadeloupéen, avec l'aide de quelques amis métropolitains. La question du racisme, le débat sur le métissage et sur l'égalité des races sont les problèmes que la revue place au centre de ses préoccupations. Cette thématique revêt une importance capitale. Il s'agit de caractériser les traits distinctifs de l'identité antillaise. Jane Nardal élabore le vocable d'« afro-latinité » pour désigner la singularité des Antilles, archipel d'identités métisses, composites, tant du point de vue racial que du point de vue culturel. Maître Jean-Louis voit lui aussi dans la race créole un mélange des races françaises et africaines. Le professeur Louis Achille, auteur d'un article intitulé VArt et les Noirs, souligne la présence, chez les Nègres, d'un instinct artistique qu'il qualifie en termes physiologiques et psychologiques à la fois. L'Haïtien Jean Price-Mars, dont l'ouvrage allait exercer sur l'école indigéniste une influence déterminante, collabore également à La Revue du monde noir, ainsi que les Guyanais Félix Eboué et René Maran. Le phénomène de l'éveil de la conscience de race acquiert dès lors une dimension planétaire. La diaspora nègre tout entière fait l'objet des divers articles publiés d'octobre 1931 à août 1932. L'Afrique, il est vrai, y a déjà la meilleure part. L'Ethiopie, le Libéria retiennent l'attention. L'ethnologue allemand, Léo Frobenius, dont les travaux influenceront Césaire si fortement, est élogieusement cité. Plusieurs représentants de la jeune génération, Etienne Léro, Jules-Marcel Monnerot, Gilbert Gratiant, n'hésitent pas à apporter leur contribution, mais leurs préoccupations, leur conception des choses ne sont pas parfaitement identiques à celles des fondateurs de la revue. Adeptes du marxisme, séduits par le surréalisme, ils créent en juin 1932 leur propre organe, Légitime Défense. Les animateurs de Légitime Défense ont pour maîtres à penser Marx, Freud, Breton. Leur apport théorique n'est sans doute pas très considérable. Rien de nouveau dans leur manière d'aborder la question raciale, la question culturelle et la question politique. Sartre ne s'y est pas trompé. Regardés de près, les poèmes de Léro ou de Ménil n'annoncent pas le Cahier d'un retour au pays natal. De La Revue du monde noir à L'Etudiant noir, la solution de continuité est en revanche manifeste. Aimé Césaire surajoute à la problématique du métissage culturel chère aux pionniers de La Revue du monde noir et à Léopold Sedar Scnghor celle du retour aux sources africaines. Césaire ne s'inscrit donc pas entièrement dans la mouvance de La Revue du monde noir et pas davantage dans celle de Légitime Défense. Toutefois L'Etudiant noir recueille le fruit de dix années de réflexions et d'expériences. Au cours de ses deux premières années parisiennes Aimé Césaire vit, plutôt retiré, dans un recueillement studieux. Mais il en vient progressivement à prendre part aux activités de la communauté estudiantine antillaise. En 1934, élu président de l'Association des étudiants martiniquais, il redonne vie à VEtudiant martiniquais, modeste feuille corporative qui avait été fondée en 1932. Césaire y public son premier article, lequel est, hélas, demeuré introuvable. Son second article, « Négreries », paraît en mars 1935 dans le premier numéro de la série connue sous la nouvelle appellation L'Etudiant noir. C'est au 45, rue des Écoles, que Césaire, aidé de ses amis, Léopold Sedar Senghor, Léon-Gontran Damas, Birago Diop, Aristide Maugée, travaillent à la préparation des cinq ou six numéros du journal qui, semble-t-il, ont pu paraître entre 1935 et 1936. La publication est interrompue pour cause de mévente et par suite d'une intervention de la police, l'imprimeur n'ayant pas effectué le dépôt légal. Ces deux premiers articles sont le point de départ d'une longue suite d'interventions critiques où le tempérament batailleur du jeune polémiste allait bientôt donner sa pleine mesure. Exprimant son désaccord avec Légitime Défense, qu'il juge trop assimilationniste, et prenant le contrepied des positions défendues par La Revue du monde noir, Césaire réfute la thèse de l'assimilation culturelle des Antilles à la France. Il s'applique à prouver que la culture antillaise est d'abord d'ascendance africaine. La polémique qui dès lors l'oppose à Gilbert Gratiant, lequel avait été son professeur à Fort-dc-France au lycée Scholcher, ne tardera pas à rebondir. En dépit des contraintes auxquelles le lourd programme d'études de la première supérieure du lycée Louis-le-Grand soumet l'étudiant qu'il est alors, Aimé Césaire s'intéresse, par la force des choses, dès son arrivée à Paris, aux controverses politiques et culturelles de la communauté noire antillaise et africaine. 11 lit La Revue du monde noir dont la livraison du mois de novembre 1931 contient des poèmes de Langston Hughes et de Claude Mac Kay. Il n'est pas indifférent d'observer que l'influence de la Negro Renaissance s'exerce parallèlement à celle de la nouvelle école littéraire blanche américaine sur la génération des romanciers français. Camus a pu dire que son roman L'Etranger est « du Kafka écrit par Hemingway ». C'est du reste à son initiative que les romans de Richard Wright ont été traduits et publics en France. Il précisera, au cours d'une conférence prononcée en 1946 que, en prenant la décision de faire éditer R. Wright, il exprimait sa solidarité envers les Noirs, manière pour lui de dénoncer le racisme des Américains. A la veille des élections qui allaient consacrer le succès du Front populaire, la communauté noire antillaise et africaine se préoccupe de la mise en application des réformes coloniales promises par la gauche. En 1935, Césaire intervient en qualité de directeur de publication de L'Etudiant noir dans le débat. L'occupation de l'Ethiopie par les troupes italiennes aux ordres de Mussolini suscite un vaste mouvement de soutien à llailé Sélassié. Cette manifestation de solidarité, réunissant l'ensemble de la communauté noire, toutes tendances confondues, porte à son plus haut degré le sentiment de race. La richesse des apports de L'Etudiant noir s'explique par la vigueur des controverses dont il renvoie l'écho. Au début, celles-ci mettent aux prises Léopold Sedar Senghor et Aimé Césaire qui, uuoique amis, ont des sensibilités très différentes. Sitôt qu'elle commence à prendre forme, la pensée de Césaire, comme le montrent les deux articles parus dans L'Etudiant martiniquais et L'Étudiant noir, apparaît comme une synthèse des courants contraires. De prime abord, il désapprouve la manière dont les communistes abordent la question nègre. Il reproche également au groupe de Légitime Défense de se comporter en dociles épigones du Manifeste du surréalisme français. Autre figure marquante de L'Étudiant noir, transfuge de Légitime Défense, Léonard Sainville essaie lui aussi, à cette date, de réconcilier les exigences de la lutte des classes et les revendications raciales nègres dans le contexte spécifique des colonies antillaises. Gilbert Gratiant cherche, pour sa part, à définir une identité mulâtre spécifique dans la composition de laquelle entrerait à part égale l'Europe et l'Afrique, part nègre et part française. Dans l'article intitulé « Mulâtres. Pour le bien et pour le mal », paru dans le premier numéro de L'Etudiant noir : « Je suis nègre, dit-il, mais ce cri n'est pas exclusif et j'ai autant de plénitude dans ma joie à me sentir mulâtre martiniquais ou tout bonnement français en Vendômois ». Gratiant se sent étranger à l'héritage ancestral de l'Afrique mais affirme sa solidarité avec les opprimés du monde entier et, prioritairement, avec le prolétariat noir. La réconciliation que propose alors Léopold Sedar Senghor s'énonce dans les mêmes termes. Quoique sénégalais, celui-ci se proclame métis culturel fier de conjuguer l'émotion nègre et la raison blanche. Fort de son enracinement africain, de l'autorité que lui confèrent ses origines sénégalaises au regard d'Aimé Césaire et des autres jeunes intellectuels noirs antillais, Senghor fournit une précieuse légitimité au discours du métissage que seuls tenaient jusque-là les mulâtres. La divergence des points de vue qu'exposent Gratiant et Senghor d'un côté, et Césaire de l'autre, est très nette. Césaire réfute la thèse du métissage, l'Antillais étant, selon lui, qu'il soit clair ou noir de peau, un Nègre tout court. Parce qu'aliéné, l'Antillais a renié ses origines. Lutter contre l'aliénation culturelle et raciale consiste non pas à se réclamer d'un mélange des deux races et de deux cultures mais à revenir aux sources de la race et de la civilisation africaines. En faisant ce raisonnement, Césaire n'agit pas en émule de Marcus Garvey. Revenir aux sources, se retrouver, non point en se séparant du reste de l'humanité, mais au contraire pour apporter la contribution propre du monde noir. Césaire se réclame d'un nouvel humanisme. A partir de 1935, le débat gagne ainsi en vigueur comme en précision. Il est moins confus qu'au début des années 1930. Les progrès accomplis sont redevables au talent des protagonistes. Aux qualités littéraires des écrits viennent s'ajouter la rigueur analytique des arguments, l'habilité et l'éloquence de la formulation. |
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Aimé Césaire (1913 - 2008) |
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Portrait de Aimé Césaire | |||||||||
BiographieAimé Césaire est né à Basse Pointe en Martinique le 26 juin 1913. Son père était instituteur et sa mère couturière. Ils étaient 6 frères et soeurs.Son père disait de lui quand Aimé parle, la grammaire française sourit... OuvresPoésie FilmographieOuvres d'Aimé Césaire |
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