Alain Bosquet |
L'humanité accomplit son destin qui trop souvent me frappe. Je vois le monde à travers l'intestin, en de pauvres agapes. Je ne réfléchis plus : j'ai soif, je bois ; le rein est ma cervelle. Le mot se meurt, quand la chair aux abois, en pleurant, fait sous elle. Je me survis; les poils sont trop crépus et ma gloire sécrète, dans son indignité, un sac de pus. J'achève ma toilette comme d'aucuns, le soir, un vieux cheval. Je ne suis que le ventre où dort, mal digéré, mon idéal ; il en sort, il y rentre : tout est physique en moi, désaffecté, pareil au cour qui glisse jusqu'au genou. Ma seule vérité me vient des orifices. Je ne veux pas d'étoile, et mon azur, je le mets sous l'aisselle. Parlez-moi du printemps : il est impur: La maladie m'appelle. L'oiseau, je ne veux plus le tolérer, ni cet arbre sincère. Mon corps trop gras peu à peu s'est taré : il me change en ulcère. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Alain Bosquet (1919 - 1998) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Alain Bosquet | |||||||||
La chronologie1919 March 28th: the birth in Odessa, Russia of Anatole BISK (occasionally BISQUE), son of Alexandre and Berthe Turiansky. His paternal ancestors, originally from Alsace and Belgium, established themselves in the Ukraine in the middle of the nineteenth century to work in railroad construction there. His father was a manufacturer, but also a poet. It was he who first translated Rainer Maria Rilke i Ouvres d'alain bosquetPoésie AperÇu biographique |
|||||||||