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Armel Guerne



Biographie / chronologie de Armel Guerne


Poésie / Poémes d'Armel Guerne





"C'est elle, vous la connaissez sur les longues plages de l'océan; (la Méditerranée, en dépit de son sel et de son étendue, a les mêmes humeurs, mais pas du tout le même tempérament). - La puissante respiration de la houle du large vient expirer sur le sable, immobile l'instant d'avant, qui redevient lui-même comme un poumon après chaque poussée. La lame accourt en se gonflant, s'aiguise sur sa crête, se verse et puis déferle en s'étalant avec le bruissement un peu froissé d'un long soupir, doux et léger, qu'on perçoit cependant déjà dans l'encore du grand fracas de l'eau cognant sur le rivage. Un éventail qui s'ouvre en captant le soleil, une main qui caresse, le coup preste de la baguette d'une fée qui maintient un instant, lisse et fine, la pellicule d'eau comme un miroir vivant, étiré à l'extrême, transparent au plus haut de la pente conquise. - Et là, dans le moment d'hésitation du ressac suspendu, beaucoup plus faible mais triomphant déjà de la faiblesse de la force lorsque tout bouge encore, naît et se met à courir la vague transversale, presque terrestre, qui semble balayer, ramasser, cueillir la mer épanouie, régner sur elle, rejeu du jeu, la dominer elle qui ne vient de nulle part et que n'appuie aucun passé, la minuscule, l'éphémère - visible à peine sur le fil de son relief, juste comme un frisson, mais tout à coup unique et seule et tout à coup puissante assez pour repousser le puissant océan toujours inexplicable, oui, pour le reconduire en toute modestie et souverainement, le ramener à ses profondeurs."



Le Poids vivant de la Parole, Solaire, 1983







1911. - Le 1er avril, naissance d'Armel Eugène Guerne à Morges, en Suisse (près de Lausanne, sur les bords du Léman), dans le canton de Vaud.





vers 1916. Début de scolarité au lycée de Morges.





1918. Le 20 décembre, divorce des parents. Alain et Armel restent avec leur père.





1920. Son père quitte la Suisse et vient s'installer près de Paris, à Poissy (où il est directeur d'une grande usine de pièces détachées Renault), puis à Saint-Germain-en-Laye. Armel a alors neuf ans.





1926. Armel entre au collège de Saint-Germain-en-Laye où il sera l'élève de Marcel Roby (ce collège portera plus tard le nom de cet homme). Il retrouvera Marcel Roby, en octobre 1943, au camp de transit de Compiègne, arrêté comme lui par la Gestapo.



Vers 1928. Armel Guerne refuse de faire des études commerciales et se désintéresse de l'usine. Pour cette raison, âgé de 16 ou 17 ans, il est mis à la porte de la demeure familiale par son père. Il poursuit ses études grâce à l'aide de Madame Zulficar, la mère de Mounir Hafez - son meilleur ami (Madame Zulficar est la tante de la femme du roi d' Égypte, Farouk à cette époque. Mounir Hafez mourra le 1er janvier 1998 à l'âge de 87 ans. Dans l'avis obituaire, il est nommé "Prince Mounir Hafez"). Année de préparation au baccalauréat.





1929-30. Il passe neuf mois en Syrie, au collège de Tartous où il est lecteur de français tout en assurant les fonctions de professeur de gymnastique.



1930. À son retour en France (il embarque sur un bateau à bord duquel il travaille), il fonde à la Sorbonne, avec le docteur Roger Frétigny et quelques amis, le Groupe d'Études Psychologiques. Fondation aussi des Éditions du Grenier .



1934. - Parution de son premier livre, Oraux. Il rencontre le philosophe Paul-Louis Landsberg et le peintre André Masson, et se lie d'amitié avec eux. Il rencontre aussi Paul Éluard, Georges Bataille, « des hommes de lettres trop légers », et André Breton. Vers la même époque, il fait la connaissance de Jeanne Gabrielle Berruet, dite Pérégrine.





1938. - Traduction des Hymnes à la Nuit de Novalis, chez G.L.M., frontispice d'André Masson. Le Livre des quatre éléments, chez G.L.M.





1939. Le 31 octobre, à Paris, il épouse Pérégrine avec qui il vit depuis quelques années. Ils sont installés 12, rue Lalande, dans le XIVe arrondissement.





1940. Il fait la connaissance d'Albert Béguin, par lettre, en donnant des extraits de sa traduction des Élégies de Duino de Rainer Maria Rilke à la revue Esprit).





1941. Armel Guerne commence un Journal. On y lit qu'il n'obtint pas la subvention nécessaire à la traduction des ouvres de Paracelse (refus du ministre de la culture d'alors : Jérôme Carcopino) malgré le soutien de Gaston Bachelard et du professeur Bréhier.

1939. Guerne cherche à s'engager dans l'armée française mais est déclaré inapte en raison d'une triple fracture du bassin contractée à l'âge de quinze ans.

Il entreprend de faire des causeries antipétainistes auxquelles assiste, entre autres, le professeur Paul Masson-Oursel.



1941. Dans Paris, il perpètre des actes de sabotage personnels contre l'armée allemande. Il incendie notamment des camions près de la Bibliothèque Nationale. Parallèlement, il est porteur de colis sur remorque (à bicyclette) à S.V.P. pour protester contre les écrivains qui prêtent leur plume aux Allemands3. Il pratique aussi, pendant quelques mois, le métier de déménageur.

À la fin de l'année, Guerne commence un Journal.



1942. Guerne et sa femme Pérégrine entrent dans la Résistance. D'abord dans le réseau CARTE du publiciste André Girard, par l'intermédiaire de Germaine Tambour (secrétaire d'André Girard)

Décembre. Dans les locaux du Hot Club de France, ils rencontrent Francis Suttill, le chef du grand réseau Prosper-PHYSICIAN, l'un des 95 réseaux mis sur pied en France par le service secret britannique Special Operations Executive. Suttill les engage aussitôt. Armel, qui devient alors « Gaspard », et Pérégrine deviennent les intimes de Suttill, qui fait de Guerne son second dans le réseau. Il cesse toute activité littéraire.





1943. Janvier-juin. Il se consacre entièrement aux activités du réseau Prosper-PHYSICIAN. Il monte notamment plusieurs sous-réseaux :

Gaspard I, à Maule. Le secteur comprend un terrain d'atterrissage et un dépôt d'armes. Il sert de lieu de rassemblement pour les nombreux résistants recrutés dans l'École d'agriculture de Grignon.

Gaspard II, en Bretagne (Nantes, Guémené-Penfao, Rennes). Armel Guerne confie la direction de ce secteur au frère de sa femme Pérégrine, Charles Berruet « Christophe », dont la femme Suzanne devient l'agent de liaison.

Gaspard III, dans les Ardennes (Charleville-Mézières) et dans l'Aisne (Vervins, Hirson). Au vu du développement de ce secteur, avec ses dépôts d'armes et un groupe de saboteurs d'aiguillages ferroviaires, le SOE envoie deux agents canadiens Frank Pickersgill« Bertrand » et John Macalister « Valentin » pour y constituer un nouveau réseau, ARCHDEACON. Mais ce réseau avorte finalement en raison de l'arrestation des deux canadiens le 21 juin à Dhuizon en Sologne, très peu de temps après leur arrivée, alors qu'ils sont en route pour rencontrer Francis Suttill et Armel Guerne à la gare d'Austerlitz pour le passage de témoin.



À la fin du mois de juin, le réseau s'effondre : Francis Suttill « Prosper », Gilbert Norman « Archambault », Andrée Borrel « Denise » sont arrêtés le 23 juin, et dans les semaines qui suivent de nombreux membres du réseau également. Le 30, se réunissent à Paris pour discuter des mesures de sécurité à prendre : . Michael Trotobas « Sylvestre », chef du réseau FARMER à Lille . Gustave Biéler « Guy », chef du réseau MUSICIAN à Saint-Quentin . Marcel Fox « Ernest », chef du réseau PUBLICAN . Jean Worms « Robin », chef du réseau JUGGLER à Châlons-sur-Marne . la comtesse de La Rochefoucauld . les Guerne. Mais aucune décision n'est prise.



Juillet. Le 1er, à 14h40, à la sortie du restaurant Chez Tutulle, 8 rue Troyon (XVIe arrondissement), Armel Guerne et sa femme sont arrêtés par la Gestapo, ainsi que Mr et Mme Touret, les patrons du restaurant, et Jean Worms « Robin », qui prenait son repas avec eux. Ils sont aussitôt internés à la prison de Fresnes. Armel Guerne y passera environ quatre mois4 dans la cellule 311, au grand secret.



Novembre. Le 11, il est transféré au camp de Royallieu, à la périphérie de Compiègne.



1944. Janvier. Le 17, départ de Compiègne, par train spécial, en direction du camp de concentration de Buchenwald (sur la liste d'appel du camp, à côté du nom d'Armel Guerne, figure la mention suivante : « À surveiller spécialement : assistance aux Anglais » (témoignage d'un membre du sous-réseau Gaspard III, Marcel Godfrin, originaire de Muno, Ardennes). Tout près de la gare d'Amagne - Lucquy (Ardennes françaises), non loin de Rethel, Guerne saute du train et réussit à s'évader. En quelques jours, il revient à Paris, habillé en cheminot. Pendant deux mois, il se cache chez le libraire belge Albert Nizet, dont le magasin est alors situé rue Dauphine, dans le VIe arrondissement. Il y devient, par sécurité, Monsieur Planche.



Mars. Il prend contact avec une filière d'évasion britannique du MI9, la ligne BOURGOGNE, dirigée par Georges Broussine5. Armel Guerne obtient alors de convoyer vers l'Espagne une dizaine d'aviateurs alliés tombés en territoire occupé. Le 30, il est à Pampelune.



Avril. Séjour en résidence surveillée à Leiza, en Navarre. À la fin du mois, il est libéré par les Espagnols, passe six jours à l'ambassade du Royaume-Uni à Madrid, puis gagne Gibraltar.



Mai. Il repart pour l'Angleterre en avion spécial. À Londres, il est interné pendant près de six mois . d'abord au centre d'interrogation de Patriotic School, où il entre le 13 mai, . puis à Oratory School, où il est transféré sans explication le 24 juin ; il s'agit d'un camp spécial et secret, dit "camp 001", non officiel et dont l'existence ne sera révélée que bien des années après.



Octobre. Il recouvre la liberté le 27, grâce à l'intervention de l'ambassade suisse.

1944. Après sa libération, il habite 74 Carleton Road (Tufnell Park, London N 7), travaille à Bush House et donne des conférences à l'Alliance Française (6 décembre 1944) et à l'Institut français du Royaume-Uni.



1945. Il y donne lecture de Mythologie de l'Homme, le 1er mars6. Toujours à l'Alliance française, il fait la connaissance de Marie-Thérèse Woog. Retour en France le 30 mai7. Parution de Mythologie de l'homme et de La Cathédrale des douleurs aux éditions de la Jeune Parque. Armel Guerne vit alors dans le Sud-Est de la France, dans une ferme située à quelque six cents mètres de Cliousclat, près de Mirmande, dans la Drôme. Il baptise cette maison l'Arnaudière et y demeure sous le nom de Monsieur Arnaud afin de ne pas être importuné. C'est à cette époque qu'il rencontre Georges Bernanos, qui lui écrit : «...Car c'est bien émouvant pour moi de pouvoir me dire aujourd'hui, après avoir lu votre livre, que vous êtes bien l'homme que j'avais cru reconnaître dès le premier moment, et presque dès le premier regard, lorsque vous êtes entré brusquement dans notre maison, dans notre amitié, avec votre chère femme, un jour d'automne. »8. Un lien profond se tisse alors qui ne sera interrompu que par la mort du romancier en 1948.



1946. Parution de Danse des Morts à la Jeune Parque.





1947. Rencontre au café de Flore, à Saint-Germain-des-Prés, de Ellen Guillemin Nadel.





Vers 1948. Liens d'amitié avec Jean-Louis Barrault, Madeleine Renaud, Régine Crespin et son mari, le germaniste Lou Bruder.





1949. Traduction de Europe ou la Chrétienté de Novalis.





1950. Traduction de Mardi de Herman Melville. Traduction des Hymnes, Élégies et autres poèmes de Friedrich Hölderlin. Traduction de Redburn de Herman Melville. Traduction des Hymnes à la Nuit de Novalis. Armel Guerne collabore à la revue « Janus » fondée par Daniel Mauroc.





1951. Traduction de Moi et ma cheminée de Herman Melville. Traduction de White Jacket du même auteur.





1952. Traduction de Lettres à une musicienne de Rainer Maria Rilke ; de Croisière de Virginia Woolf ; du Cirque Humberto d'Eduard Bass ; du Retour de l'âme prodigue.





1953. Traduction de Métaphysique du sentiment de Théodore Haecker ; de Je crois en Dieu de Josef Pieper et Henri Raskop ; du Nuage d'inconnaissance d'un moine anonyme anglais du XIVe siècle.





1954. En août/septembre, Armel Guerne est au château de madame Manceron, à Vimines (Savoie). Il y travaille (et y achève ?) la traduction de Moby Dick de Herman Melville. Parution de La Nuit veille chez Desclée de Brouwer. Armel Guerne a-t-il connu le philosophe roumain E.M. Cioran à cette époque ? Une correspondance régulière s'établit entre eux dès cette date.





1955. Traduction de U.S.A. d'Emile Schulthess.





1956. Traduction des Romantiques allemands (Friedrich Hölderlin, Jean-Paul, Tieck, etc.) qu'André Breton distinguera (Éphémérides surréalistes, 1955-1962) comme l'un des trois livres les plus importants de l'année ; des Élégies de Duino de Rainer Maria Rilke (en fait Armel Guerne avait entamé ce travail bien antérieurement ; il a dit et écrit qu'il y avait passé dix ans) ; de l'Histoire des peuples de langue anglaise de Sir Winston Churchill (4 vol.).





1957. Parution du Temps des Signes chez Plon. Traduction de Réalités et Vérité de Friedrich Heer ; du Rêve dans le pavillon rouge de Ts'ao Siue-Kin (2 vol. dont le second ne paraîtra qu'en 1964, émaillé de fautes grossières, Armel Guerne n'ayant pas été prévenu de sa sortie et n'ayant pas eu accès aux épreuves).





1958. Traduction de Afrique d'Emile Schulthess (2 vol.) ; de La Panne de Friedrich Dürrenmatt ; préface pour Ronchamp d'Urs von Balthasar. Vers octobre : séjour à l'abbaye bénédictine Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire, dans l'Yonne, où sont installées les Éditions du Zodiaque. Il y fait la connaissance de Dom Claude Jean-Nesmy avec qui il correspondra jusqu'à sa mort.





1959. Traduction de Confession créatrice de Paul Klee ; de La Promesse de Friedrich Dürrenmatt ; de Konjaku (attribué à Minamoto no Takakuni) ; de Emaki (rouleaux peints japonais).



1960. Il achète un moulin à vent dans le Lot-et-Garonne9 et le restaure. Traduction de Interférences, de Kandinsky ; de L'Invention du monde d'Albert Bettex ; de Pays de neige et de Une nuée d'oiseaux blancs de Kawabata.





1961. 14 février : « jour qu'on place le chapeau du moulin ». La Dépêche du Midi y consacre une page avec photographies. Armel Guerne commence à habiter sa nouvelle "demeure" tout en gardant son logement parisien, 26, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, Paris Ve. Les travaux de restauration du moulin avancent. Parution du Testament de la Perdition chez Desclée de Brouwer. Traduction du Juge et son bourreau de Friedrich Dürrenmatt ; du Soupçon du même auteur; des Vierges romanes au Zodiaque.





1963. Traduction des Récits hassidiques de Martin Buber dont Maurice Blanchot écrira : « La traduction digne du texte - original sans origine - est d'Armel Guerne. »10 ; du Tao Tê King de Lao Tseu ; de En personne de Wols ; de La Nuit autour de ma maison de Karlheinz Deschner.



1964. Le 1er avril, Armel Guerne quitte définitivement son appartement de la rue de la Montagne Sainte-Geneviève. Il en est chassé. Traduction de Poèmes et Sonnets de William Shakespeare.



1965. Traduction de Picasso à l'ouvre d'Edward Quinn et Roland Penrose. Mise en chantier des Jours de l'Apocalypse en août.





1966. Nerval, choix de textes, présentation et notes. Traduction du Chant sacré des heures (hymnes du bréviaire monastique) en appendice de Il y eut un soir il y eut un matin d'Æmiliana Löhr.





1967. Parution des Jours de l'Apocalypse aux éditions du Zodiaque. Traduction du Livre des Mille et une Nuits (6 volumes). Traduction des Contes de Grimm (2 vol.) ; de Florence sans soleil de Karlheinz Deschner.





1968. Mort de son grand ami - son aîné d'une dizaine d'années - le docteur Jacques-Émile Émerit (éminent acuponcteur et homéopathe, auteur d'une série d'ouvrages remarquables sur l'art des aiguilles) qu'il semble avoir connu pendant la guerre. Émerit est probablement l'homme qui lui a fait découvrir Paracelse.





1969. Traduction de Dr. Jekyll et Mr. Hyde (et autres nouvelles) de Robert Louis Stevenson.





1970. Traduction de Pensées et Aphorismes d'Henri Nouveau (le peintre et compositeur Henrik Neugeboren).





1971. En avril, il commence à souffrir d'un ulcère à l'estomac.





1972. Séjour de deux mois à l'hôpital de Marmande (début janvier à début mars). Une grippe sur une crise d'emphysème, séquelles des prisons allemandes et du bain forcé dans une rivière, en janvier 1944, lors de son évasion, afin d'échapper aux SS ; puis opération d'une hernie. Mort de sa mère en mars. Suicide de Kawabata Yasunari en mai. Reparution des Élégies de Duino auxquelles on demande à Armel Guerne de joindre les Sonnets à Orphée (Rainer Maria Rilke) ; traduction de Méditation et action du Tibétain Chögyam Trungpa. En octobre, édification d'un château d'eau sur le magnifique site où s'élève le moulin, « une tache sur le tapis magique » (in lettre à Pérégrine).





1973. Traduction de Fragments de Novalis. Armel Guerne souffre toujours de son ulcère à l'estomac. Remise du prix Mac Orlan.





1975. Traduction des Ouvres complètes de Novalis (2 vol.) chez Gallimard. Grand prix de la traduction Halpérine Kaminski.



1976. Traduction de La Marquise d'O...de Heinrich von Kleist. En décembre, visite de Dom Claude Jean-Nesmy au "Vieux Moulin".





1977. En début d'année, il va passer deux mois chez sa sour, dans le Perche, à cause du froid et de sa santé qui décline. Parution du Jardin Colérique, de Rhapsodie des fins dernières et de L'Âme insurgée (recueil de préfaces) chez Phébus. Juillet : nouveau séjour à l'hôpital de Marmande. Septembre : il se rend au Centre de Cambo-les-Bains pour tenter d'améliorer sa respiration. Un mois de soins. Fin d'année, Armel Guerne s'installe au presbytère de Tourtrès (où il avait déjà son bureau) à cause de son emphysème, le moulin étant trop humide et l'accès à sa chambre (par échelle de meunier) difficile. C'est aussi cette année-là que paraît The Prosper Double Cross qui raconte l'histoire du réseau PROSPER avec de très nombreux témoignages d'Armel Guerne. L'auteur, John Vader, un Australien, ancien de la RAF, avait rencontré Armel Guerne dès 1972, date du début de son enquête.11



1978. Traduction du Territoire de l'homme d'Elias Canetti.



1979. Parution de À Contre-Monde chez Privat. En automne, nouvelle visite de Dom Claude Jean-Nesmy au moulin.



1980. Le 27 septembre, rupture de l'aorte. Armel Guerne est une nouvelle fois transporté à l'hôpital. A son médecin accouru chez lui et qui recommande ce transport, il a la force de dire qu'il ne le souhaite pas. Et comme le médecin le presse, il articule, dans un tout dernier effort de lucidité : « Non ! » Ce sera son dernier mot. Le 9 octobre, il meurt à l'hôpital de Marmande, entre 7 et 8 heures du matin après un coma de 13 jours. Il est enterré au cimetière de Tourtrès, à quelques pas de son moulin. Le 5 janvier 1988, Ellen Guillemin-Nadel mourra à son tour à l'hôpital de Tonneins, d'une rupture d'anévrisme au cerveau suivie d'une hémiplégie avec suspension de la parole. Elle est aussi enterrée au cimetière de Tourtrès.



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Armel Guerne
(1911 - 1980)
 
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Biographie / chronologie

"C'est elle, vous la connaissez sur les longues plages de l'océan; (la Méditerranée, en dépit de son sel et de son étendue, a les mêmes humeurs, mais pas du tout le même tempérament). - La puissante respiration de la houle du large vient expirer sur le sable, immobile l'instant d'avant, qui redevient lui-même comme un poumon après chaque poussée. La lame accourt en se gonflant, s'aiguise sur sa cr

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