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Benjamin Constant



Biographie, ouvres de Benjamin Constant


Poésie / Poémes d'Benjamin Constant





Naissance: Lausanne le 25 octobre 1767
Décès: Paris le 8 décembre 1830

Benjamin Constant de Rebecque, inhumé au cimetière du Père-Lachaise1, est un romancier, homme politique, et intellectuel engagé français d'origine suisse.

Sa mère, descendante d'une famille de huguenots dauphinois, meurt en le mettant au monde à Lausanne, le 25 octobre 1767 ; son père, colonel dans un régiment suisse, le fera éduquer par des précepteurs fantasques au hasard des garnisons ; l'enfance de Henri Benjamin Constant de Rebecque fut plus agitée que studieuse. Mais à 12 ans il parle grec, a lu les auteurs licencieux de l'époque, et commence à écrire des romans, des poèmes, voire des opéras...
Lorsqu'il a 14 ans, son père l'envoie à l'université, en Angleterre, puis en Allemagne. À 18 ans, il est à Paris, fréquentant les salons, où ses remarques acides amusent, et les cabarets, où il fait des dettes au jeu. Une femme de lettres quinquagénaire l'initie à l'opium, il courtise femmes mûres et jeunes filles avec un égal détachement, jusqu'à ce que son père, inquiet de ces folies, lui donne l'ordre de venir le rejoindre en Lorraine. Benjamin s'enfuit alors en Angleterre, puis gagne l'Allemagne, où son père lui a trouvé un poste de chambellan à la cour du duc de Brunswick. Il s'y marie, à 22 ans, en 1789, avec Wihel-mine von Cramm, qui préfère les animaux aux hommes, et le trompe. Il en divorcera six ans plus tard, et revient à Paris où, en 1794, il rencontre Mmc de Staël, fille de Necker, qui sera sa première passion et dont il aura une fille, Albertine, en 1797 (Mme de Staël, à la mort de son mari, en 1802, refusera toutefois d'épouser Constant, voulant garder son nom, et sa liberté).

Sous le Directoire, il essaie en vain de se faire élire député. Ami de Talleyrand, il est nommé à la Chambre consultative après le coup d'État du 18 brumaire, tandis que Mmc de Staël tente de séduire Bonaparte. En vain : elle est priée de quitter la France ; Benjamin la suit dans l'exil.
Fidélité qui n'est qu'apparente. Pendant son séjour parisien, Benjamin Constant a eu plusieurs liaisons ; et avec Mmc de Staël, qui elle aussi a ses amants, les réconciliations succèdent aux scènes de rupture. Coppet, en Suisse, où le couple s'est installé, est devenu un centre d'opposition à Napoléon. Mmc Récamier (dont Benjamin tombera amoureux fou en 1814, sans être payé de retour) vient les y rejoindre. En 1806, il écrit Adolphe, sans y attacher d'importance (il ne le fera publier que dix ans plus tard). Il croit pouvoir passer à la postérité avec un essai, De la religion considérée dans sa source, ses formes et ses développements, ouvrage aujourd'hui totalement oublié, mais pour lequel il s'est livré à de très sérieuses recherches. Dans le plus grand secret il épouse, en 1808, Charlotte de Harenberg : c'est la mariée qui annonce l'événement à Germaine de Staël. Benjamin n'en a pas eu le courage, et continue à vivre tantôt chez l'une, tantôt auprès de l'autre !

Après avoir publié à Paris, où il rentre dès la première Restauration, De l'esprit de conquête et de l'Usurpateur (1814), il doit s'enfuir en Vendée à l'annonce du débarquement de Napoléon évadé de l'île d'Elbe. Napoléon, par l'intermédiaire de Fouché, le fait revenir, et, après une entrevue, le nomme au Conseil d'État ! Pour peu de temps : la défaite de Waterloo l'oblige à faire acte d'allégeance à Louis XVIII, sous les moqueries des royalistes ultras. Il publie ses Principes de politique (1815), et s'éprend de Mme de Krudener (ce qui fait dire à ses adversaires qu'il est aussi « in... constant en amour qu'en politique »).

Républicain et engagé en politique depuis 1795, il soutiendra le Coup d'État du 18 fructidor an V, puis celui du 18 Brumaire. Il devient sous le Consulat le leader de l'opposition libérale dès 1800. Après avoir quitté la France pour la Suisse puis l'Allemagne, il se rallie à Napoléon pendant les Cent jours, et il revient en politique sous la Restauration. Élu député en 1818, il le sera encore à sa mort en 1830. Chef de file de l'opposition libérale, connue sous le nom des « Indépendants », il est l'un des orateurs les plus en vue de la Chambre des députés et défend le régime parlementaire. Lors de la Révolution de juillet, il soutient l'installation de Louis-Philippe sur le trône.

En 1816, il anime plusieurs revues, politiques et littéraires, et publie Adolphe, qui passe presque inaperçu, et ne sera découvert que plus d'un demi-siècle plus tard. Une chute de cheval l'estropie. Il se déplacera désormais avec des béquilles. Mmc de Staël meurt en 1817. Élu député de la Sarthe en 1819, il perd son siège trois ans plus tard, pour en retrouver un autre dans les Vosges, puis à Paris. C'est l'un des meilleurs orateurs de la Chambre, où il siège, lui l'aristocrate, à... l'extrême-gauche ! Il se bat, notamment, pour la liberté de la presse.

En 1830, sa candidature est repoussée par l'Académie française, qui le juge trop libéral. Il n'a pas le temps de se représenter : la mort le surprend le 8 décembre 1830, à 63 ans, alors qu'il prend un bain.
La France, oubliant ses compromissions, fait à ce tribun, chef du parti libéral, des funérailles nationales : ministres et généraux suivent sa dépouille, mais surtout une foule d'étudiants qui voudrait voir ce défenseur de la liberté au Panthéon !

L'homme politique est aujourd'hui oublié, effacé par le père d'Adolphe, histoire d'une liaison romantique entre un jeune homme et une femme mariée (dans laquelle on peut retrouver beaucoup d'éléments autobiographiques), modèle d'analyse psychologique et chef-d'ouvre de la littérature romantique : Adolphe, grâce à la fermeté et la brièveté de son style, la rigueur de son analyse psychologique, la précision de la description des désarrois de la passion, incarne toujours le « mal du siècle ».


Auteur de nombreux essais sur des questions politiques ou religieuses, Benjamin Constant est aussi l'auteur de romans psychologiques sur le sentiment amoureux comme Le Cahier rouge (1807), où se retrouvent des éléments autobiographiques de son amour pour Madame de Staël, et Adolphe (1816).

Le 11 janvier 1793, il rencontre Charlotte de Hardenberg (1769-1845), fille d'un conseiller de légation et nièce de Hardenberg, mariée depuis 1787 à Wilhelm Albrecht Christian, baron de Mahrenholz (1752-1808), avec laquelle il se lie d'amitié. Charlotte divorce, tandis que les Constant se séparent fin mars 1793, avant d'engager en juin 1794 une procédure de divorce, lequel est prononcé le 18 novembre 1795. Après le départ de Constant en août 1794, Charlotte se remarie à Brunswick le 14 juin 1798 avec le vicomte Alexandre Maximilien du Tertre (1774-1851), un émigré français dont elle divorce en mai 1807. Le 5 juin 1808, Benjamin et Charlotte se marient en secret. Charlotte restera l'épouse de Benjamin jusqu'à la mort de celui-ci en 1830, et mourra elle-même en juillet 1845.

Il entretient de 1794 à 1810 une liaison fameuse avec Germaine de Staël, et la richesse de leurs échanges intellectuels au sein du Groupe de Coppet en fait l'un des couples les plus en vue de leur époque. Il échange une longue correspondance avec sa cousine Rosalie pour qui il a beaucoup d'affection. Il est très actif dans la vie publique durant la deuxième moitié de la Révolution française puis sous la Restauration française.

Ouvre

Les commentateurs ont longtemps tenu le libéralisme de Constant pour une simple rationalisation de l'égoïsme et de l'intérêt matériel ou comme un écran idéologique au triomphe d'un gouvernement élitiste. Ces reproches, comme ceux qui associent Constant à une girouette, datent de l'époque même de Constant, et l'historien polémiste Henri Guillemin s'en est fait l'un des plus bruyants porte-parole.

Depuis une trentaine d'années cependant, les travaux sur les écrits, les manuscrits et la pensée de Constant ont complètement invalidé cette vision. L'édition des Principes de politique (1806-1810), manuscrit resté inédit jusqu'en 1980, a constitué un moment important à cet égard. On s'est de même rendu compte de l'unité de l'ouvre de Constant, loin des images de girouette : tant que les principes qu'il promeut peuvent être appliqués, peu lui importe en somme le mode de gouvernement (république, Empire ou monarchie constitutionnelle), d'où cette image qui lui a longtemps collé à la peau de serviteur déloyal aux régimes qui l'emploient.

 

Benjamin Constant
(1767 - 1830)
 
  Benjamin Constant - Portrait  
 
Portrait de Benjamin Constant