Charles Cros |
A Laure Bernard. C'est l'été. Le soleil darde Ses rayons intarissables Sur l'étranger qui s'attarde Au milieu des vastes sables. Comme une liqueur subtile Baignant l'horizon sans borne, L'air qui du sol chaud distille Fait trembloter le roc morne. Le bois des arbres éclate. Le tigre rayé, l'hyène. Tirant leur langue écarlate. Cherchent de l'eau dans la plaine. Les éléphants vont en troupe, Broyant sous leurs pieds les haies Et soulevant de leur croupe Les branchages des futaies. Il n'est pas de grotte creuse Où la chaleur np pénètre. Aucune vallée ombreuse Où de l'herbe puisse naître. Au jardin, sous un toit lisse De bambou. Sitâ sommeille: Une moue effleure et plisse Parfois sa lèvre vermeille. Sous la gaze, d'or rayée. Où son beau corps s'enveloppe En s'étirant. l'ennuyée Ouvre ses yeux d'antilope. Mais elle attend, sous ce voile Qui trahit sa beauté nue, Qu'au ciel la première étoile Annonce la nuit venue. Déjà le soleil s'incline Et dans la mer murmurante Va, derrière la colline. Mirer sa splendeur mourante. Et la nature brûlée Respire enfin. La nuit brune Revêt sa robe étoilée, Et, calme, apparaît la lune. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Charles Cros (1842 - 1888) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Charles Cros | |||||||||
BiographieNé à Frabrezan, dans l'Aude, en 1842, Charles Cros reçoit une éducation soignée de la part de son père, lui-même issu d'une famille de professeurs. Dès son adolescence, il étudie le sanscrit, l'hébreu, mais aussi la musique et les mathématiques. Cros eut d'ailleurs une très riche carrière d'inventeur : avant même Edison, il imagina le principe du phonographe et il fut le premier à créer des épreuv |
|||||||||