Charles Cros |
A Ernest Cabaner. Mille étés et mille hivers Passeront sur l'univers, Sans que du poète-dieu Li-taï-pé meurent les vers, Dans l'Empire du milieu. * Sur notre terre exilé, Il contemplait désolé Le ciel, en se souvenant Du beau pays étoile Qu'il habite maintenant. Il abaissait son pinceau; Et l'on voyait maint oiseau Écouter, en voletant Parmi les fleurs du berceau, Le poète récitant. Sur le papier jaune et vert De mouches d'argent couvert, Fins et noirs pleuvaient les traits Tel. sur la neige, en hiver. Le bois mort dans les forêts. * Il n'est de soupirs du vent, De clameurs du flotmouvant Qui soient si doux que les sons Que le poète, rêvant, Savait mettre en ses chansons. Aromatiques senteurs Dont s'embaument les hauteurs, Thym, muguet, roses, jasmin, Comme en des rêves menteurs. Naissaient sous sa longue main. * A présent, il est auprès De Fo-hi, dans les prés frais, Où les sages s'en vont tous, A l'ombre des grands cyprès, Boire et rire avec les fous. |
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Charles Cros (1842 - 1888) |
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Portrait de Charles Cros | |||||||||
BiographieNé à Frabrezan, dans l'Aude, en 1842, Charles Cros reçoit une éducation soignée de la part de son père, lui-même issu d'une famille de professeurs. Dès son adolescence, il étudie le sanscrit, l'hébreu, mais aussi la musique et les mathématiques. Cros eut d'ailleurs une très riche carrière d'inventeur : avant même Edison, il imagina le principe du phonographe et il fut le premier à créer des épreuv |
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