Charles Cros |
Puisque ma bouche a rencontré Sa bouche, il faut me taire. Trêve Aux mots creux. Je ne montrerai Rien qui puisse trahir mon rêve. * Il faut que je ne dise rien De l'odeur de sa chevelure, De son sourire aérien, Des bravoures de son allure, Rien des yeux aux regards troublants, Persuasifs, cabalistiques, Rien des épaules, des bras blancs Aux effluves aromatiques. * Je ne sais plus faire d'ailleurs Une si savante analyse, Possédé de rêves meilleurs Où ma raison se paralyse. Et je me sens comme emporté, Épave en proie au jeu des vagues, Par le vertige où m'ont jeté Ses lèvres tièdes, ses yeux vagues. On se demandera d'où vient L'influx tout-puissant qui m'oppresse, Mais personne n'en saura rien Que moi seul... et l'Enchanteresse. |
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Charles Cros (1842 - 1888) |
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Portrait de Charles Cros | |||||||||
BiographieNé à Frabrezan, dans l'Aude, en 1842, Charles Cros reçoit une éducation soignée de la part de son père, lui-même issu d'une famille de professeurs. Dès son adolescence, il étudie le sanscrit, l'hébreu, mais aussi la musique et les mathématiques. Cros eut d'ailleurs une très riche carrière d'inventeur : avant même Edison, il imagina le principe du phonographe et il fut le premier à créer des épreuv |
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