Charles Cros |
Malgré sa folle trahison N'est-elle pas encor la même? La fierté n'est plus de saison. Je l'aime. * Je sais qu'elle reste, malgré D'impurs contacts, vierge éternelle, Qu'aucun venin n'a pénétré En elle, Marbre trop charnel qui subit Toutes souillures, mais les brave; Puisque la pluie, en une nuit, Le lave. * Même au temps des premiers regards, Je la savais vaine et perverse. Mais l'âme aux menaçants hasards Se berce. *Fermant les yeux, je me livrais A sa suavité malsaine, Pensant bien que j'en porterais La peine. . Mordu, mourant, d'avoir serré Sur ma poitrine la panthère, J'en veux rester fier, et saurai Me taire. * Ce mois d'avril, je veux bannir De mon cour les rêves moroses. Je veux orner son souvenir De roses. * Et je reprends la liberté D'adorer sa grâce suprême. Tel que j'étais je suis resté. Je l'aime. |
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Charles Cros (1842 - 1888) |
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Portrait de Charles Cros | |||||||||
BiographieNé à Frabrezan, dans l'Aude, en 1842, Charles Cros reçoit une éducation soignée de la part de son père, lui-même issu d'une famille de professeurs. Dès son adolescence, il étudie le sanscrit, l'hébreu, mais aussi la musique et les mathématiques. Cros eut d'ailleurs une très riche carrière d'inventeur : avant même Edison, il imagina le principe du phonographe et il fut le premier à créer des épreuv |
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