Charles Cros |
Sourires, fleurs, baisers, essences, Après de si fades ennuis. Après de si ternes absences. Parfumez le vent de mes nuits! Illuminez ma fantaisie. Jonchez mon chemin idéal. Et versez-moi votre ambroisie. Longs regards, lys. lèvres, santal! * Car j'ignore l'amour caduque Et le dessillement des yeux, l'uisqu'encor sur ta blanche nuque L'or flamboie en flocons soyeux. Et cependant, ma fière amie. Il y a longtemps, n'est-ce pas? Qu'un matin tu t'es endormie, Lassp d'amour, entre mes bras. Ce ne sont pas choses charnelles Qui font ton attrait non pareil. Qui conservent à tes prunelles Ces mêmes rayons de soleil. Car les choses charnelles meurent. Ou se fanent à l'air réel. Mais toujours tes beautés demeurent Dans leur nimbe immatériel. * Ce n'est plus l'heure des tendresses Jalouses, ni des faux serments. Ne me dis rien de mes maîtresses. Je ne compte pas tes amants. * A toi. comète vagabonde Souvent attardée en chemin. Laissant ta chevelure blonde Flotter dans l'éther surhumain. Qu'importent quelques astres pâles Au ciel troublé de ma raison. Quand tu viens à longs intervalles Envelopper mon horizon? |
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Charles Cros (1842 - 1888) |
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Portrait de Charles Cros | |||||||||
BiographieNé à Frabrezan, dans l'Aude, en 1842, Charles Cros reçoit une éducation soignée de la part de son père, lui-même issu d'une famille de professeurs. Dès son adolescence, il étudie le sanscrit, l'hébreu, mais aussi la musique et les mathématiques. Cros eut d'ailleurs une très riche carrière d'inventeur : avant même Edison, il imagina le principe du phonographe et il fut le premier à créer des épreuv |
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