Charles Cros |
Le rhythme argentin de ta voix Dans mes rêves gazouille et tinte, Chant d'oiseau, bruit de source au bois, Qui réveillent ma joie éteinte. Mais les bois n'ont pas de frissons, Ni les harpes éoliennes, Qui soient si doux que tes chansons, Que tes chansons tyroliennes. * Parfois le vent m'apporte encor L'odeur de ta blonde crinière. Et je revois tout le décor D'une folle nuit printanière : D'une des nuits, où tes baisers S'entremêlaient d'historiettes, Pendant que de tes doigts rosés Tu te roulais des cigarettes ; Où ton babil, tes mouvements Prenaient l'étrange caractère D'inquiétants miaulements, De mordillements de panthère * Puis tu livrais tes trésors blancs Avec des poses languissantes. Le frisson emperlait tes flancs Emus des voluptés récentes. . Ainsi ton image me suit, Réconfort aux heures glacées, Sereine étoile de la nuit Où dorment mes splendeurs passées. Ainsi, dans les pays fictifs Où mon âme erre vagabonde, Les fonds noirs de cyprès et d'ifs S'égayent de ta beauté blonde. * Et, dans l'écrin du souvenir Précieusement enfermée, Perle que rien ne peut ternir, Tu demeures la plus aimée. |
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Charles Cros (1842 - 1888) |
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Portrait de Charles Cros | |||||||||
BiographieNé à Frabrezan, dans l'Aude, en 1842, Charles Cros reçoit une éducation soignée de la part de son père, lui-même issu d'une famille de professeurs. Dès son adolescence, il étudie le sanscrit, l'hébreu, mais aussi la musique et les mathématiques. Cros eut d'ailleurs une très riche carrière d'inventeur : avant même Edison, il imagina le principe du phonographe et il fut le premier à créer des épreuv |
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