Charles Cros |
Au comte de Chousy Dans tes cheveux, flot brun qui submerge le peigne Sur tes seins frissonnants, ombrés d'ambre, que baigne L'odeur des varechs morts dans les galets le soir, Je veux laisser tomber par gouttes les essences Vertigineuses et, plis froids, les patiences Orientales, en fleurs d'or sur tulle noir. Éventrant les ballots du pays de la peste, J'y trouverai, trésor brodé, perlé, la veste Qui cache mal ta gorge et laisse luire nus Tes flancs. Et dans tes doigts je passerai des bagues Où, sous le saphir, sous l'opale aux lueurs vagues, Dorment les vieux poisons aux effets inconnus. Dans l'opium de tes bras, le haschisch de ta nuque, Je veux dormir, malgré les cris du monde eunuque Et le poignard qui veut nous clouer cour sur cour. Qu'entre tes seins, faisant un glissement étrange, Ton sang de femme à mon sang d'homme se mélange, La mort perpétuera l'éclair d'amour vainqueur 1 |
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Charles Cros (1842 - 1888) |
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Portrait de Charles Cros | |||||||||
BiographieNé à Frabrezan, dans l'Aude, en 1842, Charles Cros reçoit une éducation soignée de la part de son père, lui-même issu d'une famille de professeurs. Dès son adolescence, il étudie le sanscrit, l'hébreu, mais aussi la musique et les mathématiques. Cros eut d'ailleurs une très riche carrière d'inventeur : avant même Edison, il imagina le principe du phonographe et il fut le premier à créer des épreuv |
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