Charles-Augustin Sainte-Beuve |
La littérature classique ne se plaint pas, ne gémit pas, ne s'ennuie pas. Quelquefois on va plus loin avec la douleur et par la douleur, mais la beauté est plus tranquille. Le classique, je le répète, a cela, au nombre de ses caractères, d'aimer sa patrie, son temps, de ne voir rien de plus désirable ni de plus beau ; il en a le légitime orgueil. L'activité dans l'apaisement serait sa devise. Cela est vrai du siècle de Périclès, du siècle d'Auguste comme du règne de Louis XIV. Écoutons-les parler, sous leur beau ciel et comme sous leur coupole d'azur, les grands poètes et les orateurs de ce temps-là : leurs hymnes de louanges sonnent encore à nos oreilles ; Us ont été bien loin dans l'applaudissement. Le romantique a la nostalgie, comme Hamlet ; il cherche ce qu'il n'a pas, et jusque par-delà les nuages ; il rêve, il vit dans les songes. Au dix-neuvième siècle, il adore le Moyen Age ; au dix-huitième, il est déjà révolutionnaire avec Rousseau. Hamlet, Werther, Childe-Harold, les Renés purs, sont des malades pour chanter et souffrir, pour jouir de leur mal, des romantiques plus ou moins par dilettantisme : la maladie pour la maladie. |
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Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804 - 1869) |
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Portrait de Charles-Augustin Sainte-Beuve | |||||||||
Biographie |
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