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Les prémices du romantisme : 1800-1815






LA DICTATURE IMPÉRIALE ET SES OPPOSANTS



L'ouvre de Napoléon Ier. Réduction de la presse



Le jeune général Bonaparte a pris le pouvoir le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) avec le titre de Premier Consul. Auréolé de ses campagnes d'Italie et d'Egypte, le nouveau maître du pays rassure l'armée (qu'il va réorganiseR), les partisans de la Révolution (dont il recueillera l'héritage, pense-t-on, tout en chassant les fantômes de la TerreuR) et les possédants de toute sorte, soucieux de voir leurs biens garantis par un régime stable. Il ne tarde pas à se concilier les catholiques en signant, en 1801, un Concordat avec le pape Pie VII, qui le sacrera Empereur héréditaire des Français sous le nom de Napoléon Ier (1er décembre 1804). Mais avant même le sacre, il s'était aliéné pour toujours les monarchistes en faisant exécuter le duc d'Enghien, dernier héritier des Condé, soupçonné sans le moindre indice d'avoir participé au complot ourdi contre lui à l'instigation de Pichegru et Cadoudal. Une administration fortement centralisée et relayée dans les départements par les préfets (1800), la mise en application du Code civil (1804), la réorganisation de l'Université et particulièrement des lycées (1808) constituent l'essentiel d'une ouvre de politique intérieure liée à l'effort de guerre que les Français doivent consentir sans discontinuer de 1805 jusqu'à la chute de l'Empire.



« Il ne considérait pas combien de pouvoir on pouvait confier au peuple sans imprudence, mais cherchait à deviner de combien peu de pouvoir il se contentera», écrira Stendhal de Napoléon. Jusqu'à sa chute (11 avril 1814), remise en cause par les Cent-Jours (1er mars-22 juin 1815), la France vit sous un régime despotique. Mise au pas dès janvier 1800, la presse est réduite à treize titres. Aux côtés du Moniteur, journal officiel de l'Empire, le Journal des Débats devient le Journal de l'Empire pour se faire lui aussi le porte-parole de l'idéologie impériale. Sous la direction de Fontanes, grand maître de l'Université à partir de 1808, le Mercure de France reçoit pour mission de contribuer à la restauration morale et religieuse du pays. Seule La Décade philosophique, littéraire et politique exprime une opposition libérale au pouvoir; elle est supprimée en 1807 ou, plutôt, contrainte de fusionner avec le Mercure. Comme tous les tyrans. Napoléon entend régenter les arts et imposer ses goûts en littérature et au théâtre; comme toujours sous les tyrannies, les grandes ouvres naissent sous la plume des opposants.



. Germaine de Staël (1766-1817), fille du financier suisse Jacques Necker. ministre de Louis XVI dont le renvoi avait déclenché la manifestation du 14 juillet 1789, participait, dans son propre salon, aux discussions qui préparèrent la Constitution de 1791. Sous la Terreur, elle vient en aide à des suspects. Quand Bonaparte prend le pouvoir, elle croit à ses intentions libérales; en 1800, deux frères du Premier Consul, Lucien et Joseph, comptent parmi les habitués de son salon. 1803 marque sa rupture avec le régime. Exilée par Bonaparte, qui lui ordonne de se tenir à quarante lieues au moins de Paris, elle part pour Weimar, patrie de Goethe et de Schiller, séjourne à Berlin, où elle rencontre Schlegel, et fait de son château de Coppet, sur la rive suisse du lac Léman, un rendez-vous des esprits les plus brillants de France et d'Europe. Ouverte aux influences de l'étranger, libérale, femme de lettres de surcroît. Mme de Staël avait tout pour exaspérer l'Empereur. Celui-ci allait se venger en faisant évoquer par Las Cases, dans le Mémorial de Sainte-Hélène, les cajoleries et les assiduités dont elle l'aurait accablé. Pour l'essentiel, l'opposition de Mme de Staël à l'Empire ne semble guère avoir souffert de compromission.



. François-René de Chateaubriand (1768-1848) s'ingéniera, dans ses Mémoires d'outre-tombe, à ciseler sa figure d'indéfectible serviteur des Bourbons et de principal opposant à l'Empereur. La réalité est plus complexe. Les Mémoires évoquent son enfance à Saint-Malo, où il est né, et les longues soirées au château de Combourg (voir infra p. 93). En 1791, il s'embarque pour l'Amérique où il découvre les chutes du Niagara et la région des Grands Lacs. Il connaît la misère sous la Convention, dans son exil à Londres, tandis que son frère et sa belle-sour sont guillotinés, sa mère et sa sour arrêtées et sauvées grâce au 9 Thermidor, le château de Combourg confisqué et pillé. L'Essai sur les révolutions, auquel il travailla à partir de 1793 et qu'il publia en 1797, le montre pourtant ouvert aux idées nouvelles. Sous le Consulat, son Génie du christianisme ( 1802) accompagne idéalement la politique de renaissance religieuse qui aboutit au Concordat, mais l'exécution du duc d'Enghien provoque sa rupture avec Bonaparte. Le « cour encore ému » de ce « meurtre », il publie au Mercure, en 1807, un article dont le début est demeuré célèbre : «Lorsque, dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur, lorsque tout tremble devant le tyran et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paraît, chargé de la vengeance des peuples. » Napoléon, raconte Chateaubriand dans ses Mémoires, entra dans une colère folle, menaça de le faire « sabrer sur les marches des Tuileries » et « donna l'ordre de supprimer le Mercure ». Celui-ci sera du moins repris en main. Grâce aux bons soins de Fontanes, conseiller de l'Empereur et ami de Chateaubriand, les ponts entre les deux hommes ne sont pourtant pas coupés. Si Chateaubriand est appelé en 1811 à succéder à Marie-Joseph Chénier à l'Académie française, ce ne peut être qu'avec le consentement de l'Empereur, qui censure toutefois son discours : éloge de la liberté, affirmation du rôle de la littérature dans les affaires publiques, rappel des souffrances de la famille royale, les propos de Chateaubriand sonnaient comme une provocation. Quelques jours avant la chute de l'Empire, Chateaubriand publie enfin un pamphlet. De Buonaparte et des Bourbons, coup de grâce peu élégant porté à un homme pour lequel il avait éprouvé autant de fascination que d'aversion et qui n'avait jamais désespéré de le rallier à sa cause.



. Tribun sous le Consulat, Benjamin Constant (1767-1830) fut démis par Bonaparte pour ses convictions libérales. Lié de cour et d'idées avec Mme de Staël jusque vers 1807, il élabore sous l'Empire les éléments d'une pensée politique qui ne prend une forme définitive qu'au crépuscule du régime. En 1813, il publie une brochure. De l'esprit de conquête et de l'usurpation, où s'affirme son opposition à l'Empire. Quand Napoléon, qu'il avait traité d'« Attila » et de « Gengis-Khan », revient de l'île d'Elbe, il écrit dans le Journal des Débats du 19 mars 1815 un article dénué d'équivoque : «Du côté du Roi et de la liberté constitutionnelle, la sûreté, la paix; du côté de Buonaparte, la servitude, l'anarchie et la guerre [...] Quel peuple, en effet, serait plus digne que nous d'être méprisé, si nous tendions nos bras à ses fers?» Moins d'un mois plus tard, il rencontre l'Empereur et après une série d'entrevues rédige à son service un « acte additionnel aux Constitutions de l'Empire ». Reconnaissons-lui le mérite d'avoir à nouveau rencontré l'Empereur au lendemain de son abdication.





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