Francis Jammes |
Elle va à la pension du Sacré-Cour. C'est une belle fille qui est blanche. Elle vient en petite voiture sous les branches des bois, pendant les vacances, au temps des fleurs. Elle descend le coteau doucement. Sa charrette est petite et vieille. Elle n'est pas très riche et elle me rappelle les anciennes familles d'il y a soixante ans, gaies, bonnes et honnêtes. Elle me rappelle les écolières d'alors qui avaient des noms rococos, des noms de livres de distribution des prix, verts, rouges, olives, avec un ornement ovale, un titre en or : Clara d'Ellébeuse, Éléonore Derval, Victoire d'Etremont, Laure de la Vallée, Lia Fauchereuse, Blanche de Percival, Rose de Liméreuil et Sylvie Laboulaye. Et je pense à ces écolières en vacances dans des propriétés qui produisaient encor, mangeant des pommes vertes, des noisettes rances devant le paon du parc frais, noir, aux grilles d'or. C'était de ces maisons où il y avait table ouverte. On y mangeait beaucoup de plats et on riait. Par la fenêtre on voyait la pelouse verte et la vitre, quand le soleil baissait, brillait. Et puis un beau jeune homme épousait Pécolière - une très belle fille qui était rose et blanche - et qui riait quand au lit il baisait sa hanche. Et Us avaient beaucoup d'enfants, sachant les faire. |
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Francis Jammes (1868 - 1938) |
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Portrait de Francis Jammes | |||||||||
OuvresFrancis Jammes (1868-1938). Célèbre, et lu, parmi les plus grands, sans presque quitter Orthez, son « village », Jammes le fut et devrait l'être encore. Ami de Claudel, de Larbaud, de Gide (avec lequel il se fâche), il ne ressemble qu'à lui-même, Tibulle chrétien, ou croyant païen, et mène la poésie à son allure pas toujours naïve. Car il faut quelque savante magie pour rendre édénique ce qui, déj La vie et l'Ouvre de francis jammesAprès avoir fait ses études au lycée de Pau, puis à Bordeaux, Francis Jammes se passionne pour les livres de Jules Verne. En 1886, il échoue au bac et se réfugie dans l'écriture. Il rédige alors quatre-vingt-neuf poèmes. A Orthez, il devient trois ans plus tard avoué chez un notaire mais ce travail l'ennuie. Il envoie ses essais poétiques à des revues littéraires dans lesquelles il est remarqué pa |
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