Francis Jammes |
Le village à midi. La mouche d'or bourdonne entre les cornes des boufs. Nous irons, si tu le veux, si tu le veux, dans la campagne monotone. Entends le coq... Entends la cloche... Entends le paon Entends là-bas, là-bas, l'âne... L'hirondelle noire plane. Les peupliers au loin s'en vont comme un ruban. Le puits rongé de mousse! Écoute sa poulie qui grince, qui grince encor, car la fille aux cheveux d'or tient le vieux seau tout noir d'où l'argent tombe en pluie. La fillette s'en va d'un pas qui fait pencher sur sa tête d'or la cruche, sa tête comme une ruche, qui se mêle au soleil sous les fleurs du pêcher. Et dans le bourg voici que les toits noircis lancent au ciel bleu des flocons bleus; et les arbres paresseux à l'horizon qui vibre à peine se balancent. |
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Francis Jammes (1868 - 1938) |
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Portrait de Francis Jammes | |||||||||
OuvresFrancis Jammes (1868-1938). Célèbre, et lu, parmi les plus grands, sans presque quitter Orthez, son « village », Jammes le fut et devrait l'être encore. Ami de Claudel, de Larbaud, de Gide (avec lequel il se fâche), il ne ressemble qu'à lui-même, Tibulle chrétien, ou croyant païen, et mène la poésie à son allure pas toujours naïve. Car il faut quelque savante magie pour rendre édénique ce qui, déj La vie et l'Ouvre de francis jammesAprès avoir fait ses études au lycée de Pau, puis à Bordeaux, Francis Jammes se passionne pour les livres de Jules Verne. En 1886, il échoue au bac et se réfugie dans l'écriture. Il rédige alors quatre-vingt-neuf poèmes. A Orthez, il devient trois ans plus tard avoué chez un notaire mais ce travail l'ennuie. Il envoie ses essais poétiques à des revues littéraires dans lesquelles il est remarqué pa |
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