Francis Jammes |
Tu écrivais que tu chassais des ramiers dans les bois de la Goyave, et le médecin qui te soignait écrivait, peu avant ta mort, sur ta vie grave. Il vit, disait-il, en Caraïbe, dans ses bois. Tu es le père de mon père. Ta vieille correspondance est dans mon tiroir et ta vie a été amère. Tu partis d'Orthez comme docteur-médecin, pour faire fortune là-bas. On recevait de tes lettres par un marin, par le capitaine Folat. Tu fus ruiné par les tremblements de terre dans ce pays où l'on buvait l'eau de pluie des cuves, lourde, malsaine, amere... Et tout cela, tu l'écrivais. Et tu avais acheté une pharmacie. Tu écrivais : « La Métropole n'en a pas de pareille. » Et tu disais : « Ma vie m'a rendu comme un vrai créole. » Tu es enterré, là-bas, je crois, à la Goyave. Et moi j'écris où tu es né : ta vieille correspondance est très triste et grave. Elle est dans ma commode, à clef. |
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Francis Jammes (1868 - 1938) |
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Portrait de Francis Jammes | |||||||||
OuvresFrancis Jammes (1868-1938). Célèbre, et lu, parmi les plus grands, sans presque quitter Orthez, son « village », Jammes le fut et devrait l'être encore. Ami de Claudel, de Larbaud, de Gide (avec lequel il se fâche), il ne ressemble qu'à lui-même, Tibulle chrétien, ou croyant païen, et mène la poésie à son allure pas toujours naïve. Car il faut quelque savante magie pour rendre édénique ce qui, déj La vie et l'Ouvre de francis jammesAprès avoir fait ses études au lycée de Pau, puis à Bordeaux, Francis Jammes se passionne pour les livres de Jules Verne. En 1886, il échoue au bac et se réfugie dans l'écriture. Il rédige alors quatre-vingt-neuf poèmes. A Orthez, il devient trois ans plus tard avoué chez un notaire mais ce travail l'ennuie. Il envoie ses essais poétiques à des revues littéraires dans lesquelles il est remarqué pa |
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