Francis Vielé-Griffin |
La Vie grave et joyeuse Avec sa saine chanson d'enfants Rit tout haut dans les yeuses Et les grands peupliers blancs ; Maternelle et jeune à jamais De la sainte jeunesse des mères, Elle est debout, vêtue de Mai, Et ses bras sont grands ouverts ; Du geste auguste des aurores, Du rire discret des crépuscules, Elle appelle, sourde ou sonore. Vers l'avenir qu'elle recule.. Chacun marche à sa guise Par le pré que sa gloire fleurit : La Désespérance, assise, Voit passer l'espoir qui rit ; Il mène l'Année alerte Au long des méandres divers, De la source toujours verte Vers l'estuaire des hivers ; Elle court, hésite ou s'attarde, Sous sa robe douze fois neuve. D'une gaze rose se farde Ou du voile assombri des veuves ; Lui, de sa lèvre vermeille Lui rit, encore, et chante : Il la sait belle et s'émerveille De sa parure changeante ; Il l'aime, même et nouvelle, D'un amour multiplié ; Il l'aimait : la voici telle Que l'amour d'hier est oublié ; Car, soudaine, effeuillant ses roses, Elle se pare des lis de Juin ; Et fait, au contraste des choses, De la soif assouvie, la faim ! Il la suit dans le vent qui l'enivre Du jeune désir de la suivre, Et les rêves joyeux qu'elle cueille Derrière son ombre pensive S'envolent comme des feuilles. La vie indulgente et complice Varie d'un geste le décor ; Le flot des hommes grossit et glisse Et l'Année vierge encore, Leurre d'un baiser de prémices L'Espoir en marche vers la mort. |
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Francis Vielé-Griffin (1864 - 1937) |
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Portrait de Francis Vielé-Griffin | |||||||||
Biographie / chronologie1863 - Le 26 mai, naissance à Norfolk en Virginie, d'Egbert Ludovicus Vielé, « Bertie », quatrième enfani de Térésa Griffin et du Général Egbcrt Vielé, gouverneur militaire de la Virginie pendant la Guerre de Sécession. Bibliographie / OuvresORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE |
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