François Mauriac |
Je porte en moi l'enfer où tu fus : le Harrar, Les routes où tes pieds ont saigné, tous les bouges Et cette cendre au bord des mers Mortes ou Rouges, Mais comme toi j'attends le Seigneur : il est tard. Corps calciné, tremblant de fièvre sous la toile, Tes pitoyables fils ardent vers ton destin ; Mais on ne refait pas le trajet d'une étoile. Pour moi, j'attends aussi le Christ, au noir matin. Vagabond de seize ans, tout couvert de rosée, De vermine et de fleurs, chère tête embrassée, Ange du grand chemin, que l'on ne voyait pas. Les labours déferlaient comme l'océan gronde Et l'aube t'imposait la glacé de ses bras. Si tes yeux détruisaient l'apparence du monde, Un autre renaissait sous chacun de tes pas. Fils du ciel qui cuvais le vin bleu dans les granges, Amant des bords maudits sans verdure et sans eau. Quand un dernier rayon brûlera mes rideaux, Aurai-je comme toi ce lit encerclé d'anges ? L'aube rallumera les flaques et les socs ; Et mes rigides draps dans l'alcôve profonde... A l'heure du CHRISTUS VENIT, au chant du coq. Je t'attendrai, Rimbaud qui n'étais pas au monde. |
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François Mauriac (1885 - 1970) |
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Portrait de François Mauriac | |||||||||
Biografie / cronologieBibliographieFrançois Mauriac naît le 11 octobre 1885 dans la maison familiale du 86, rue du Pas-Saint-Georges à Bordeaux, fils de Jean-Paul Mauriac (1850-1887), marchand de bois merrains et propriétaire terrien dans les Landes de Gascogne, et Claire Mauriac née Coiffard, héritière d'une famille du négoce bordelais. Dernier d'une fratrie composée d'une sour aînée (Germaine née en 1878) et de trois frères (Raym |
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