François Mauriac |
Ganymède, à genoux aux carreaux de la chambre, Vous saignez sous le joug de l'adorable idée. La macération des landes inondées. L'odeur des bois mouillés et du mortel décembre Règne en vos profondeurs, âme dépossédée. Je ne songe, parmi les délices du monde. Qu'aux cours crucifiés en qui la Grâce abonde ; Et, redoutant la nuit où ma route s'enfonce. Je rétrograde et vole à la chambre où vous êtes, A travers mes désirs plus cruels que des ronces. Le miel coule pour moi de vos lèvres muettes. Le péché que je hais, que je fuis et que j'ose. Peut couronner mon front de violettes mortes. Mais ne me peut celer quel autre Amour impose La couronne de sang que votre tête porte. Esclave désolé d'un amour qui me flatte. Pourtant je sais le prix de vos quatre stigmates. Serf d'un plaisir si bas qu'il m'arrache des plaintes. Et du fond de ma chair, triste abîme de joie. Je demeure jaloux de vos blessures saintes, Ganymède, sur qui fondit le Dieu de proie ! |
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François Mauriac (1885 - 1970) |
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Portrait de François Mauriac | |||||||||
Biografie / cronologieBibliographieFrançois Mauriac naît le 11 octobre 1885 dans la maison familiale du 86, rue du Pas-Saint-Georges à Bordeaux, fils de Jean-Paul Mauriac (1850-1887), marchand de bois merrains et propriétaire terrien dans les Landes de Gascogne, et Claire Mauriac née Coiffard, héritière d'une famille du négoce bordelais. Dernier d'une fratrie composée d'une sour aînée (Germaine née en 1878) et de trois frères (Raym |
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