François Mauriac |
Je vous donne l'humble trésor de mon passé, Les larmes d'un enfant que chaque heure a blessé. Voici les jours sans joie et les grises journées. Et les cours oubliés, dont chaque destinée S'est mêlée à la mienne au sortir du collège. L'éveil tremblant du cour - l'infini sortilège Des mots d'amour qu'on dit pour la première fois... Tout ce que l'on découvre au ombre d'une voix, Et dans l'ardeur des jeux, la gravité soudaine D'un front pâle qu'on veut poser, on ne sait où, Le poids des amitiés et des amours humaines Et leur premier sanglot silencieux et doux. Puis ce fut ma sixième année humble et déçue. Les noms chantaient en moi de villes inconnues. Parmi l'affairement des bateaux en partance. Mais, déjà, je savais que notre âme nous suit Au lumineux pays dont rêva notre enfance. Que nous portons en nous le silence et la nuit Sous les deux inconnus, brûlant des paysages, Aux îles, larges fleurs s'étalant sur les mers - Que leur soleil torride et que leurs vents amers Ne peuvent pas sécher les pleurs sur nos visages ! |
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François Mauriac (1885 - 1970) |
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Portrait de François Mauriac | |||||||||
Biografie / cronologieBibliographieFrançois Mauriac naît le 11 octobre 1885 dans la maison familiale du 86, rue du Pas-Saint-Georges à Bordeaux, fils de Jean-Paul Mauriac (1850-1887), marchand de bois merrains et propriétaire terrien dans les Landes de Gascogne, et Claire Mauriac née Coiffard, héritière d'une famille du négoce bordelais. Dernier d'une fratrie composée d'une sour aînée (Germaine née en 1878) et de trois frères (Raym |
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