François Mauriac |
C'est fini. Tu ne viendras plus. Le jour va poindre. Par l'unique désir j'ai commis le péché. Si je l'avais voulu, n'aurais-je su te joindre ? Mais toi, ma triste amour, tu ne m'as pas cherché. Eusses-tu reconnu, d'ailleurs, sur cette face Que j'ai craint de livrer à ton vierge mépris Des traits que la douleur sans cesse repétrit. Où mon bonheur d'enfant n'a pas laissé de trace ? Je ramènerai donc cette force infinie Que ton approche avait épandue hors de moi. Cette mer enchaînée obéit à ma loi Et son mouvant désert couvre mon agonie. Désert intérieur, étouffant crépuscule, Triste mer qui ne put mouiller que tes genoux. Si je suis son captif, c'est en moi qu'elle brûle : Le pays de la soif est au dedans de nous. J'ai cru qu'un Dieu pourrait tarir cette mer morte, Qu'il suffirait du ciel pour combler cette mer : Mais on n'échappe pas au désert que l'on porte. On ne s'évade pas de son propre désert La vague gonfle, meurt, puis renaît sur nos corps, Les souille en les couvrant d'écume, et se retire. L'antique terre et nous, connaissons ce martyre : Rien ne peut séparer l'Océan de ses bords. |
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François Mauriac (1885 - 1970) |
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Portrait de François Mauriac | |||||||||
Biografie / cronologieBibliographieFrançois Mauriac naît le 11 octobre 1885 dans la maison familiale du 86, rue du Pas-Saint-Georges à Bordeaux, fils de Jean-Paul Mauriac (1850-1887), marchand de bois merrains et propriétaire terrien dans les Landes de Gascogne, et Claire Mauriac née Coiffard, héritière d'une famille du négoce bordelais. Dernier d'une fratrie composée d'une sour aînée (Germaine née en 1878) et de trois frères (Raym |
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