Jean Cocteau |
1889 Naissance, le 5 juillet, à Maisons-Laffitte de Jean Cocteau, fils de Georges et Eugénie. Le couple a déjà deux enfants : Marthe, née en 1877 et Paul, en 1881. 1890 1897 La famille vit chez les grands-parents maternels : l'hiver, dans l'hôtel particulier du 45 rue La Bruyère à Paris ; l'été, dans la propriété de Maisons-Laffitte. Jean est un enfant choyé, mais nerveux, difficile de caractère et souvent malade. Il grandit dans un milieu mondain où l'on a le goût des arts. Son père dessine et, très jeune, il l'imitera. Son grand-père est collectionneur et mélomane - il organise chez lui des séances musicales. Fasciné par le théâtre, Jean dévore les magazines spécialisés qu'il trouve chez lui ; il assiste aussi à quelques spectacles pour enfants. 1898 Le 5 avril, pour des raisons restées mystérieuses, son père se tue d'une balle dans la tête. C'est seulement en 1963, année de sa propre mort, que Cocteau, au cours d'une émission télévisée, Portrait-souvenir, parlera publiquement de ce drame. 1899 Au printemps, la grand-mère Lecomte meurt. Le grand-père continue à vivre avec sa fille. Il s'occupe de Jean et l'emmène, le dimanche, aux concerts du Conservatoire. 1900 De l'Exposition universelle, Cocteau semble n'avoir retenu que le spectacle de danse donné par Loïe Fuller. En août, il passe des vacances en Suisse. En octobre, après des études primaires qui semblent avoir été médiocres, souvent interrompues en raison de sa mauvaise santé, il entre en sixième D au petit Condorcet. Il a notamment comme condisciple Dargelos, dont il fera un personnage mythique. 1901 Avec ses camarades du lycée, il joue dans la cité Monthiers (qu'on retrouvera dans Le Sang d'un poète, Opium et Les enfants terribles), 55 rue de Clichy. La mort d'un ami, qu'on n'a pas identifié, le bouleverse. Il aurait eu, cette année-là, la brutale révélation de la beauté dans la personne d'un élève et éprouvé ce « désir d'être ceux qu'il trouvait beaux et non de s'en faire aimer », qu'il attribuera plus tard à Jacques, le héros du Grand Ecart. 1902 A la rentrée d'octobre, il est en quatrième au Grand Condorcet. Il ne brille qu'en dessin, en gymnastique et en allemand. Ses professeurs le trouvent intelligent mais inégal, distrait et agité. 1903 Jean est en vacances à Châtel-Guyon puis, avec sa mère, à Venise. 1904 A Pâques, en raison de ses trop nombreuses absences, il est renvoyé du lycée. Il termine l'année scolaire grâce à des leçons particulières et, en octobre, il entre en seconde à l'école Fénelon, rue du Général-Foy. Il dessine beaucoup. 1905 Jean est toujours à l'école Fénelon. Il passe des vacances chez son ami Rocher à la Boissière, près de Moy, dans l'Aisne. 1906 En avril, mort du grand-père Lecomte. Le jeune Cocteau est devenu, avec ses amis Rocher et Boulant, un habitué du café-concert l'Eldorado, où se produisent notamment Dranem et Mistinguett. En mai et juin, il a une brève liaison avec une artiste de cet établissement, Jeanne Reynette. Il échoue à la session de juillet du baccalauréat. On n'a pas d'autre témoignage que le sien sur une fugue qui l'aurait alors conduit à Marseille, où son frère serait allé le rechercher. Pour préparer la seconde session du baccalauréat, sa mère l'envoie au Val André chez Herman Dietz, un professeur au lycée Buffon qui prend des pensionnaires pendant les vacances. Il n'en échoue pas moins en octobre et entre comme interne au cours privé que dirige Dietz rue Claude-Bernard. 1907 Mme Cocteau quitte l'hôtel de la rue La Bruyère pour un logement moins spacieux au 62 rue Malakoff (aujourd'hui avenue Raymond-Poincaré), où elle conserve son train de vie. Elle vit désormais seule avec Jean. Celui-ci échoue encore aux deux sessions du baccalauréat malgré un nouveau séjour, en août et septembre, au Val-André chez les Dietz ; il ne reprendra pas ses études. Il écrit des poèmes, se passionne pour le théâtre et, sans doute sous l'influence de De Max, se persuade qu'un grand destin l'attend. 1908 Introduit dans le monde par sa mère, il s'y fait rapidement une réputation de dandy. Il fréquente Catulle Mendès, se lie avec Lucien Daudet et avec Maurice Rostand. Le 4 avril, De Max organise au théâtre Fémina, sur les Champs-Elysées, une matinée poétique consacrée à « un tout jeune poète de dix-huit ans, Jean Cocteau », avec une présentation de Laurent Tailhade. Grand succès mondain et dans les milieux littéraires académiques. Sur sa lancée, Cocteau participe, le 12 mai, au Salon des poètes et publie le 15 juillet, dans Je sais tout, son premier poème, « Les Façades ». En septembre, voyage en Italie avec sa mère : à Isola Madre sur le lac Majeur, à Vérone et à Venise. Le 24, à Venise, son ami Raymond Laurent se suicide, peu de temps après l'avoir quitté : nouvelle irruption de la mort dans le temps de la jeunesse. De son retour à Paris, il prend un pied-à-terre dans le jardin de l'Hôtel Biron, rue de Varenne, à l'insu de sa mère. Brève aventure avec Christiane Mancini, élève au Conservatoire. 1909 L'activité littéraire de Cocteau est intense. En janvier, il prépare avec Maurice Rostand la revue Schéhérazade, qui aura six livraisons de novembre 1909 à mars 1911. Il publie des articles et des dessins dans Comoedia. En février paraît son premier recueil de poèmes, La Lampe d'Aladin. Après la première parisienne des Ballets russes, le 19 mai, Misia Sert le met en relation avec Serge de Diaghilev. En été, il est reçu chez les Rostand à Arnaga, au Pays basque. Le 20 novembre, il donne dans Le Témoin une caricature de la comédienne Madeleine Carlier, avec laquelle il a une liaison et qu'il présente comme sa fiancée. 1917 Diaghilev décide de faire représenter Parade par les Ballets russes et charge Massine de la chorégraphie. Du 19 février au 9 avril, Cocteau et Picasso rejoignent à Rome la troupe des Ballets russes pour la préparation du ballet. Le 10 et le 11 mars, il fait une excursion à Naples et à Pompéi. La première de Parade a lieu le 18 mai au Châtelet. Le public et la critique sont plus surpris que scandalisés par la musique de Satie et par les décors et les costumes de Picasso. Du 17 août au 15 octobre, il effectue un premier séjour au Piquey, sur le bassin d'Arcachon, avec les Lhote. 1918 Cocteau est à Grasse, dans la villa des Croisset, jusqu'au 10 février. Il y écrit Le Coq et l'Arlequin. Il est introduit par Cendrars aux Editions de la Sirène fondées par Paul Laffitte à la fin de 1917. Le 2 juillet, il est définitivement réformé. Le 12 juillet, il est témoin, avec Apollinaire et Max Jacob, au mariage de Picasso et d'Olga Koklova et, le 7 août, avec Satie au mariage de Jean Hugo et de Valentine Gross. Il vit à Paris chez les Beaumont, du 15 juillet au 12 août, puis séjourne au Piquey jusqu'au début d'octobre. Mort d'Appolinaire le 9 novembre : Cocteau se considère comme son héritier spirituel. Publication de Dans le ciel de la patrie. Le Cap de Bonne-Espérance et Le Coq et l'Arlequin, achevés d'imprimer en décembre aux Editions de la Sirène, ne seront mis en vente qu'en janvier. 1921 Au début de l'année, Darius Milhaud fait connaître à Cocteau le Gaya, bar de la rue Duphot appartenant à Louis Moysès, où le pianiste Jean Wiener joue des airs de jazz. Il en fait son quartier général en concurrence avec le Certà, où se rencontrent les dadaïstes. Le 27 février, Radiguet part pour Carqueiranne. Cocteau, retenu par la préparation des Mariés de la tour Eiffel avec la troupe des Ballets suédois, le rejoint le 16 mars. Ils y restent jusqu'à la mi-avril. Cocteau travaille au « Discours du grand sommeil ». Le 18 juin a lieu la première des Mariés de la tour Eiffel au théâtre des Champs-Elysées ; les dadaïstes chahutent la représentation. En août et septembre, il est au Piquey avec Radiguet, qui écrit Le Diable au corps. Cocteau travaille à un « bilan de l'esprit poétique », qui deviendra l'année suivante Le secret professionnel. Il reprend ce thème, expression d'un retour au classicisme sous l'influence de Radiguet, dans deux conférences prononcées, le 8 décembre, à Genève et, le 9, à Lausanne. Pendant l'automne, il entreprend les adaptations d'Antigone et d'Odipe roi. 1924 En janvier, Cocteau désemparé, est emmené à Monte-Carlo par Diaghilev, Auric et Poulenc qui le poussent à chercher l'oubli dans l'opium. Il élabore un projet de ballet, Le Train bleu. En février, il rencontre pour la première fois Maurice Sachs à Paris. Il prépare la représentation de Roméo et Juliette, qui aura lieu au théâtre de la Cigale le 2 juin. La mise en scène est de lui, il y tient le rôle de Mercutio ; Sachs figurera lui aussi dans la distribution. La première du Train bleu, avec une musique de Darius Milhaud, a lieu le 20 juin. Cocteau assistera, en décembre, à la représentation du ballet à Londres. A la fin du mois de juin, un recueil de dessins dédié à Picasso sort en librairie. En juillet, Auric conduit chez les Maritain un Cocteau désespérément en quête d'une paix spirituelle. Le même mois, il découvre, dans l'ascenseur qui le mène chez Picasso, le nom d'Heurtebise, ce qui déclenche l'écriture du poème L'Ange Heurtebise. Il part pour Villefranche, à la villa Le Calme, où il restera jusqu'en novembre avec Georges Auric et Marcelle Garros. Il rend visite à Picasso, aux Hugo, aux Croisset, et il apprend à conduire. 1925 En janvier, Poésie 1916-1923 est publié. En février, Cocteau rencontre Jean Bourgoint, puis la sour de ce dernier, Jeanne. Leur chambre lui inspirera le décor des Enfants terribles. Du 15 mars au 15 avril, pressé par les Maritain, il suit une cure de désintoxication à la clinique des Thermes urbains, rue Chateaubriand. Il dessine beaucoup et écrit des poèmes, qui entreront dans Opéra. Jusqu'au 11 mai, il est en convalescence à Versailles. Cri écrit est publié. D'août à octobre, il est à Villefranche, à l'hôtel Welcome ; Georges Hugnet lui présente Christian Bérard. S'ensuit une période de travail ; Lettre à Maritain, Orphée, Opéra, Odipe roi. Prière mutilée et l'Ange Heurtebise sont publiés en août. Cocteau entre en correspondance avec Jean Desbordes. Le premier volume de la collection « Le Roseau d'or », créée par Maritain, à laquelle Cocteau est associé, sort en librairie. A Noël, Cocteau se confesse à l'abbé Mugnier ; il assistera à la messe de minuit et fêtera le réveillon avec les Maritain. 1939 Le 4 janvier, Les Parents terribles quittent les Ambassadeurs pour les Bouffes-Parisiens. Grand succès de la pièce et des interprètes (Jean Marais et Yvonne de Bray) auprès du public. Le 10 février, l'affaire de Toulon passe en justice, et Cocteau est condamné à une lourde amende. En mars, Enigme est publié. Le 8 avril, le poète emmène Jean Marais, malade, au Piquey. Pendant ces vacances, Cocteau écrit La Fin du Potomak. En mai, à l'hôtel du Parc, à Versailles, il écrit La Machine à écrire en cinq jours. A la déclaration de la guerre, le 3 septembre, il est à Saint-Tropez avec Jean Marais. Alors que ce dernier est mobilisé, il reste quelque temps au Ritz auprès de Chanel, puis, à bord du Scarabée, il écrit Les Monstres sacrés. A Noël, il va voir Jean Marais dans son unité. 1961 En janvier et en février, Jean Delannoy réalise La Princesse de Clèves, dont Cocteau avait écrit un découpage en 1944 ; à la même époque, le poète commence les Innamorati, dessins aux crayons de couleur, et Cérémonial espagnol du phénix suivi de La Partie d'échecs est publié. Le 1er mars, il est élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur. D'avril à mai, il est à Marbella. Il fait six panneaux, peint des galets et écrit Le Cordon ombilical. Du début d'août à la fin de septembre, il effectue un second séjour à Marbella. Le reste de son temps se partage entre Paris, Milly et Santo Sospir. Il travaille au Requiem et, à la fin de l'année rédige une seconde version de L'Impromptu du Palais-Royal. Le 3 décembre, son frère Paul meurt. 1962 Malgré sa mauvaise santé, son activité est intense. En janvier, il passe quelques jours à Munich pour présenter L'Aigle à deux têtes. En mars, il suit les répétitions de L'Impromptu du Palais-Royal, qui sera créé le 1er mai à Tokyo, simultanément à une exposition qui lui est consacrée. A la fin du mois, Requiem est publié. De juin à septembre, il réside à Santo Sospir, décore le théâtre en plein air de Cap-d'Ail. Le 16 août, il assiste à une corrida à Fréjus avec les Picasso. En septembre, il est à Metz : il fait douze vitraux et crée les décors et les costumes pour Pelléas et Mélisande, qui sera repris à Barcelone en février 1963. Enfin, la première semaine d'octobre, il est à Vevey pour enregistrer Histoire du soldat avec Markevitch. La fin de l'année se partage entre Milly et Santo Sospir. Picasso 1916-1961 est publié avec vingt-quatre lithographies du peintre. 1963 Il est à Paris et à Milly en janvier et février. Il reçoit la visite d'Arno Breker, qui sculpte son buste et celui de Jean Marais. Il regagne ensuite Santo Sospir, qu'il va quitter définitivement après une brouille avec Francine Weisweiller. En avril, il enregistre à Milly, pour la télévision, un Portrait souvenir. Le 22, une crise cardiaque plus grave que les précédentes entraîne son hospitalisation. Il passera sa convalescence à Marnes-la-Coquette chez Jean Marais. Il ne peut assister à la représentation de L'Impromptu du Palais-Royal à la Comédie-Française ni, à l'Opéra-Comique, à celle de Pelléas et Mélisande, avec ses décors et ses costumes. Il rentre à Milly le 5 juillet. Le 11 octobre, il meurt une heure après avoir appris la disparition d'Edith Piaf. Embaumé le 12, il est inhumé le 16 à Saint-Blaise-hors-les-Murs, à Milly et, le 24 avril 1964, il sera transféré à l'intérieur de la chapelle. |
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Jean Cocteau (1889 - 1963) |
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Portrait de Jean Cocteau | |||||||||
Ouvres littérairesPoésie Bibliographie / OuvresJean Cocteau passe une enfance rythmée par les réceptions données par son grand-père qui, soucieux de l'avenir de son petit-fils, l'initie à l'art. Agé de 19 ans, il fait la connaissance de Raymond Dargelos, un camarade de lycée, qui le bouleverse par sa beauté. Il en fera le héros des 'Enfants terribles'. Arpentant les rues de Paris, Jean Cocteau, véritable dandy, devient une des figures à la mod Biographie1889 Naissance, le 5 juillet, à Maisons-Laffitte de Jean Cocteau, fils de Georges et Eugénie. Le couple a déjà deux enfants : Marthe, née en 1877 et Paul, en 1881. |
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