Jean de Bosschère |
Mon Dieu dont je fis des images aux couronnes mal taillées - mais ne suis-je pas un homme sourd, muet et aveugle - Et si je vous offense de maigres symboles stéréotypés - vous qui laminez ma vie, mes os et ma cervelle - n'est-ce pas que vous avez remplacé l'aptitude de mon corps comme un monstre marin envahit une étroite coquille. Lourde bête de crocs envenimés et de flèches mortelles je vous ai rencontré, antique, sur la plage des mondes Et nul ne sut jamais comment la vaincre par les chants ou la hache ignorant le noud de son être et comment s'ouvre l'orifice intelligent de l'oreille. Si tu m'habites avec une ténébreuse jalousie - ô bête plus lourde que la planète et du poids exact de l'univers - dénoue le secret qui au fond de mon âme sache s'adresser à mon cour Tu sais mon honneur et l'acier où j'enferme les secrets et que ma voix mourrait ici quand tu me divulguerais les signes et les mots. Or, quand ainsi je murmure dans la nuit du siècle mon Dieu est là, farouche, peut-être hargneux certes intimidité devant l'immensité dont lui-même s'est par moi comblé paralysant les muscles de ma voix et les articulations de mon cour humain ô Dieu éternel, sans hommes. De tout ce que vous m'avez accordé O Dieu, bête gigantesque, avenir éternel de tout cela souffle et rebondit sur vous l'horreur de votre don prématuré. O Dieu que j'élève comme un germe fragile comme une plante avide peu acclimatée et à qui je n'ai pu à qui rien ne put donner l'âge adulte de la plénitude Depuis notre âge du mollusque comme un épiphyte vous avez grandi sur la chair de l'homme Et avez-vous oublié tous les chemins que nous polissions devant ceux qui attendaient de vous leur être et leur aliment et avez-vous oublié nos forces et nos facultés d'entendre avez-vous décidé épouvantablement votre abstention à l'essor naissant de votre croissance à la prime lueur du jeune espoir Quand vous aurez pour vivre épuisé notre sagesse que vous retournerez votre visage vers nous ô Dieu, que ferez-vous de cet ambitieux du ciel (Comment bâillonner aujourd'hui cet infernal cavalier du désert on ne s'entend plus avec lui penser exacerbé de Lucifer). |
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Jean de Bosschère (1878 - 1953) |
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Portrait de Jean de Bosschère | |||||||||
BiographieAu début de 1915, Boschère quitte la Belgique occupée pour Londres, où il lie son sort à celui des Imagistes anglo-américains : The Closed Door (1917) et Job le Pauvre (1922), parus à Londres, obéissent aux préceptes de la nouvelle école, mais disent surtout la découverte de la révolte comme progrès spirituel. Après avoir voyagé en Italie, Boschère s'installe à Paris, où paraît, en 1927, Marthe et Chronologie jean de boschere1878 - Naissance à Uccle, près de Bruxelles, de Jean de Boschère. 1884-1894 - La famille s'installe à Lierre dans la Campinc, époque de laquelle Boschère tirera l'un de ses grands romans : Marthe et l'Enragé. 1894 - Installation à Anvers et entrée à l'Académie des beaux-arts, en 1898. 1900-1905 - Premiers voyages à Paris. 1905-1909 - Publication d'une série d'ouvrages s Boschere vu par...« C'est la vie soufrée de la conscience qui remonte au jour avec ses lumignons et ses étoiles, ses tanières, son firmament, avec la vivacité d'un pur désir, avec son appel à une mort constante avoisinant la membrane de la résurrection. Jean de Boschère m'a fait. Je veux dire qu'il m'a montré combien lui et moi nous nous ressemblions et nous étions proches, et cette preuve au moment où je suis m'es Bibliographie des oeuvres poÉtiquesBéâle-Gryne, L'Occident, 1909. Traduction en russe par M. Vezélov-sky, éditions Lazare Stoliar, Moscou, 1914. The Closed Door, édition bilingue avec traduction anglaise par F.S. Flint, préface de May Sinclair, John I.ane. I.ondres, 1917. |
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