Jean de Bosschère |
Comme elle fut belle parfois, la vie, pendant que durait un vol de palombes rien que pendant l'ellipse de ces ailes séduisant ivoire comme le platane sous le rabot Le jour où par le treillis de la volière je regardais dans l'immobile, le stagnant, le monde dans ses mailles octogonales comme un rayon cellulaire de parenchyme, je regardais la nuit bleue de ce bout à l'autre extrémité des temps Et le rossignol qui chantait au milieu au cour de la brûlante aubépine du printemps Les hélianthes ouverts de toute leur âme attachés sans pardon à la terre et dans la dureté de l'étau rigoureux. Et les autres corolles suppliantes, formées par des éternités de crédulité. Quand toutes les flèches des palombes furent ensevelies dans la forêt des confins ces fleurs disséminées dans le gravier et qui moins que les étoiles se rejoignent continuèrent d'ignorer celui qui, par les mailles tentait la charité du monde d'un appel crépusculaire plus bref qu'un vol de palombes Mon cour des soifs ou ce feu inconnu que je nomme partait vers elles et la communion des rosées. Mais ma ferveur ne troublait pas les ombelles pauvres isolées sans paroles, sans cellule close où cacher la lassitude des générations. Le désespoir muet alors en elles dardait vers moi ses feux échoués sans tangentes de bréviaires ou chapelets sans liens d'amour avec l'homme divisées entre elles, échanges vains à jamais sans Dieu ni proverbe d'union et d'amour s'ignorant dans leurs cours sans yeux. Et chacune pourtant si les anges chantent pourtant tendrement est une présence une vaste actualité en Dieu Puis le rossignol vrille dans les sages cornouillers Alors elles s'entendent dans le murmure vert et les flammes rouges et les cris jaunes et l'ombre pourpre pourpre d'aubépine Et rien n'est plus seul devant le treillis octogonal Sinon Dieu et moi-même. |
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Jean de Bosschère (1878 - 1953) |
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Portrait de Jean de Bosschère | |||||||||
BiographieAu début de 1915, Boschère quitte la Belgique occupée pour Londres, où il lie son sort à celui des Imagistes anglo-américains : The Closed Door (1917) et Job le Pauvre (1922), parus à Londres, obéissent aux préceptes de la nouvelle école, mais disent surtout la découverte de la révolte comme progrès spirituel. Après avoir voyagé en Italie, Boschère s'installe à Paris, où paraît, en 1927, Marthe et Chronologie jean de boschere1878 - Naissance à Uccle, près de Bruxelles, de Jean de Boschère. 1884-1894 - La famille s'installe à Lierre dans la Campinc, époque de laquelle Boschère tirera l'un de ses grands romans : Marthe et l'Enragé. 1894 - Installation à Anvers et entrée à l'Académie des beaux-arts, en 1898. 1900-1905 - Premiers voyages à Paris. 1905-1909 - Publication d'une série d'ouvrages s Boschere vu par...« C'est la vie soufrée de la conscience qui remonte au jour avec ses lumignons et ses étoiles, ses tanières, son firmament, avec la vivacité d'un pur désir, avec son appel à une mort constante avoisinant la membrane de la résurrection. Jean de Boschère m'a fait. Je veux dire qu'il m'a montré combien lui et moi nous nous ressemblions et nous étions proches, et cette preuve au moment où je suis m'es Bibliographie des oeuvres poÉtiquesBéâle-Gryne, L'Occident, 1909. Traduction en russe par M. Vezélov-sky, éditions Lazare Stoliar, Moscou, 1914. The Closed Door, édition bilingue avec traduction anglaise par F.S. Flint, préface de May Sinclair, John I.ane. I.ondres, 1917. |
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