Jean de La Fontaine |
Un bûcheron venait de rompre ou d'égarer Le bois dont il avait emmanché sa cognée. Cette perte ne put sitôt se réparer Que la forêt n'en fût quelque temps épargnée. L'homme enfin la prie humblement De lui laisser tout doucement Emporter une unique branche, Afin de faire un autre manche : Il irait employer ailleurs son gagne-pain ; Il laisserait debout maint chêne et maint sapin Dont chacun respectait la vieillesse et les charmes. L'innocente forêt lui fournit d'autres armes. Elle en eut du regret. Il emmanche son fer. Le misérable ne s'en sert Qu'à dépouiller sa bienfaitrice De ses principaux ornements. Elle gémit à tous moments : Son propre don fait son supplice. Voilà le train du monde et de ses sectateurs ; On s'y sert du bienfait contre les bienfaiteurs. Je suis las d'en parler ; mais que de doux ombrages Soient exposés à ces outrages, Qui ne se plaindrait là-dessus ? Hélas ! j'ai beau crier et me rendre incommode : L'ingratitude et les abus N'en seront pas moins à la mode. |
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Jean de La Fontaine (1621 - 1695) |
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Portrait de Jean de La Fontaine | |||||||||
Bibliographie8 juillet 1621. Naissance et baptême de Jean de La Fontaine. (Paroisse de Château-Thierry.) Son père est Charles de La Fontaine, conseiller du roi et maître des eaux et forêts, fils de bourgeois champenois. Sa mère est Françoise Pidoux de bonne maison poitevine, veuve remariée. Biographie / OuvresJean de La Fontaine passe ses premières années à Château-Thierry dans l'hôtel particulier que ses parents, Charles de La Fontaine, Maître des Eaux et Forêts et Capitaine des Chasses du duché de Château-Thierry, et Françoise Pidoux, fille du bailli de Coulommiers, ont acheté en 1617 au moment de leur mariage. Le poète gardera cette maison jusqu'en 1676. Classée monument historique en 1886, la demeu |
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