Jean Tardieu |
Au tournant du verbe accablé de masques dont l'être intermittent parfois surgit lampe éphémère pour que renaissent les ténèbres en vain refoulées parfois plonge à l'oubli définitif recours depuis l'origine inconnue jusqu'au-delà du futur où tant de douleurs enfin pétrifiées sçront c'est-à-dire ne seront plus voici pour le veilleur ensommeillé l'écho qui s'interroge au-dehors sans répondre le sifflement de l'ennemi sous la porte peut-être la clé perdue ou du moins ce mince fil conducteur de vocables mais pour qui mais pourquoi s'il n'est rien s'il s'enroule inutile à l'index ou s'il retentit solitaire ou s'il est incapable de révéler autre chose que sur le sol à l'ombre de l'été ce peu de traces d'un passage ou le bruit qui n'est pas entendu ou les couleurs légères de 1 averse que le soleil dispense à l'ennui du littoral lorsque tout espoir et tout mal évanouis le sable entonne le tumulte les cris les rires la blessure et le silence même dans une tête aux dents serrées inutile témoin sur l'astre feu lentement refroidi d'être là et ainsi et ainsi et toujours et si vous voulez que je m'arrête donnez-moi le mot sinon - sans fin je continue. |
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Jean Tardieu (1903 - 1995) |
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Portrait de Jean Tardieu | |||||||||
Biographie / OuvresNé en 1903 à Samt-Gerrnain-de-Joux (Jura), d'un père peintre (Victor Tardieu. 1870-1937) et dune mère musicienne. Étude.a Paris : Ivcée Condorcet. puis Sorbonne. Suit, dès 1923. les > Entretiens d'été » de Pontigny, où ses premiers écrits poétiques sont remarqués par Paul Desjardins, André Gide, Roger Martin du Gard. Premiers poèmes publiés par Jean Paulhan. en 1927. dans La Nouvelle Revue |
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