wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Jean Tardieu



L'ombre la branche - Poéme


Poéme / Poémes d'Jean Tardieu





Comme ceci - pâle inquiet flou insensible

(la nuit la brume ou mon humeur le temps les choses)

Comme cela - parce que oui parce que non le matin l'heure

(détruit déchiré divisé réuni composé

renaissant)

Si cela va si cela vient chaleur mémoire
Est-ce la source ?
Quel effort vers l'origine ?

(lumière éteinte ombres passages

nuage orage fraîchissant

vie en une autre

milliards de morts dans l'herbe et
Peau)

Lourdeur du jour
L'averse absente en vapeur retombée flamme fontaine soupir sillage

(Prends pour te perdre prends pour oubli la blanche poussière)



Voici voilà pour toi pour nul pour ce soir hier et toujours

les chemins ravinés les terrains sillonnés nos artères nos sonccs

nos mesures démentes.



Oui mais encore mais non jamais

le sang le lait le vin la roue ma transparence

(sans fin et sans repos le battement infatigable)

Roc noire illusion refuges calculs notre perte le poids l'opacité le repos



Mais sur le tombeau même revient la fluide vapeur

ronger dissoudre et disperser la pierre.

Déchiré déchirant uni désuni par la cendre

la vague repartie et revenue

rassemble disperse rassemble disperse

s'irrite s'apaise s'irrite

éparpille abolit (l'écume édifie et ruine

la mer en grondant nous ressemble)

Les veux ouverts sur l'obscur

aveugle mort aveugle vie

tant de tonnerre enveloppé dans ce silence,

tant de terreur dans ce paisible espace.

J'ai salué cette pesante et triomphante

fureur de la fumée

par la mortelle patience.

L'heure tourne
Je veille je dors

je trace l'ombre de la branche sur le mur

pour oublier la branche



puis l'ombre aussi je l'efface peu à peu
Ainsi la nuit ainsi le jour.

*

Ombre qui trembles selon la saison

entre ta fuite et ton retour

moi-même en toi je passe et perds mon image

avant de me recomposer

Pareils tous deux, d'abord debout puis par le soir

étendus allongés lentement effacés nous voici pour être et pour disparaître visibles amis de la vie à la mort mariés en secret.

Est-ce l'heure ?
Aujourd'hui ?
Demain ?
Jamais ?
Attendez !
Attendez-nous, fidèle espace, nous reviendrons dans ce peu de temps mais sans limite.
Les couleurs les contours s'atténuent
Tout se montre transparent révélé

comme ceci - présents animés attachés menacés comme cela - dispersés oubliés invisibles naissants la nuit et la mer nous ressemblent nous rassemblent je reviendrai
N'oubliez pas. choses légères !

On roule à grand bruit des meubles

dans la chambre déserte la maison en ruines

ma table ma chaise mon lit mes livres

C'est l'orage et la pluie

que ma bouche profère

Je ne suis même pas là pour m'entendre

pourtant je vois à travers les rideaux déchirés



ce que j'aime tomber en poudre

s'éloigner un instant puis remonter à l'envers de 1 vie comme si tout devait êlre sans relâche

gagné perdu mille fois regagné reperdu à la fin sacré par l'abîme :
C'est de le savoir qui nous sauve

(et pour que fout s'apaise le crissement obligé des cigales renaît des cendres du jour
Ce qui siffle sous la porte sort des brumes balayées le temps d'une éclaircie entre deux sommeils).

Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Jean Tardieu
(1903 - 1995)
 
  Jean Tardieu - Portrait  
 
Portrait de Jean Tardieu

Biographie / Ouvres

Né en 1903 à Samt-Gerrnain-de-Joux (Jura), d'un père peintre (Victor Tardieu. 1870-1937) et dune mère musicienne.
Étude.a Paris : Ivcée Condorcet. puis Sorbonne. Suit, dès 1923. les > Entretiens d'été » de Pontigny, où ses premiers écrits poétiques sont remarqués par Paul Desjardins, André Gide, Roger Martin du Gard. Premiers poèmes publiés par Jean Paulhan. en 1927. dans La Nouvelle Revue

mobile-img