Jean Tardieu |
Familiers du Déluge nous sommes quelques-uns je dis quelques milliards sous nos chamarrures (le jaune Chenille l'or Scarabée le noir Capricorne) à faire trembler le globe dans nos os. « Si tu es MALENFUNC qui se retourne dans son sommeil et chaque fois secoue le sol en attendant d'écraser le ciel, moi je suis AUREPIK, le fils qui un certain jour, aussi sec vous mangera. « KAREÏ voleur de paradis fera de même il est notre petit frère et lui aussi lui surtout nanderuvuvu que l'on n'aperçoit qu'en rêve (la Terre qui a honte d'avoir dévoré tant de monde implore son pardon). « Insectes-rois insectes-dieux couronnés de piques de plantes vénéneuses nous avons frappé frappé frappé. Nos pattes palmées martelaient la boue pour en faire issir la moisson des vers gracieux et fous porteurs de têtes qui dansent éclairées du dedans. « Nourris de notre descendance barbouillés d'ocre et de craie de suie, de sang séché brandissant nos élytres nos rameaux nos sagaies nous avons dansé dansé dansé la danse du Sexe et du Mourir. « Fils de moi-même enfin seul interminable insecte éphémère immortel toujours tué et engendré par Celui qui se dresse entre mes jambes je fertilise j'enlise j'ensalive j'ensevelis et je délivre familier du Déluge. » |
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Jean Tardieu (1903 - 1995) |
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Portrait de Jean Tardieu | |||||||||
Biographie / OuvresNé en 1903 à Samt-Gerrnain-de-Joux (Jura), d'un père peintre (Victor Tardieu. 1870-1937) et dune mère musicienne. Étude.a Paris : Ivcée Condorcet. puis Sorbonne. Suit, dès 1923. les > Entretiens d'été » de Pontigny, où ses premiers écrits poétiques sont remarqués par Paul Desjardins, André Gide, Roger Martin du Gard. Premiers poèmes publiés par Jean Paulhan. en 1927. dans La Nouvelle Revue |
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