Jean Tardieu |
Blanc bleu blanc dans le bleu pâle et blanc dans le bleu Bleu pâle je dors bleu pâle je veille bleu de soleil je suis je vis Je vois je parle j'entends je suis mille cent mille par le blanc par le bleu pâle éclatant chaleur mon front les yeux Veiller dormir souffrir ébloui bleu dans les branches blanc sous le ciel blanche et bleue la montagne. Joyeux le train court vers le terme tout s affirme et s'enfuit. Sans cette mort comment vivre ? Sous mes pas quel espace ? Sans cet instant quel destin ? Le blanc l'ombre bleue dieux visibles dieux périssables Une seconde pour brûler mes ténèbres. Je suis fait de mille fenêtres ouvertes au blanc au bleu à leurs jeux aux feux multiples aux couleurs aux ombres (les chocs sourds le rythme connu) au sable à la neige au soleil à mon défi à ma mort à mon silence sources cachées sous les mots. Le blanc le bleu, ce que je vois je le vois, ce que je suis je le suis contre toute entrave Je crois je crains j'aime ce que j'entends j'aime ce rythme sans figure. Tant qu'il bat mon cour bat je vais où je vais je vis je meurs je crois à tout ce que je crois même au prestige dévorant. Je suis je vis longeant ma mort célébrant un temps menacé chantant la gloire d'un souffle Je te chéris neige tombée blanche et bleue qui me brûle m'illumine et déjà disparais dans le terrible rire du soleil. |
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Jean Tardieu (1903 - 1995) |
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Portrait de Jean Tardieu | |||||||||
Biographie / OuvresNé en 1903 à Samt-Gerrnain-de-Joux (Jura), d'un père peintre (Victor Tardieu. 1870-1937) et dune mère musicienne. Étude.a Paris : Ivcée Condorcet. puis Sorbonne. Suit, dès 1923. les > Entretiens d'été » de Pontigny, où ses premiers écrits poétiques sont remarqués par Paul Desjardins, André Gide, Roger Martin du Gard. Premiers poèmes publiés par Jean Paulhan. en 1927. dans La Nouvelle Revue |
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