Jean Tardieu |
Avec Monsieur Monsieur je m'en vais en voyage. Bien qu'ils n'existent pas je porte leurs bagages. Je suis seul ils sont deux. Lorsque le train démarre je vois sur leur visage la satisfaction de rester immobiles quand tout fuit autour d'eux. Comme ils sont face à face chacun a ses raisons. L'un dit : les choses viennent et l'autre : elles s'en vont. Quand le train les dépasse est-ce que les maisons subsistent ou s'effacent ? moi je dis qu'après nous ne reste rien du tout. - Voyez comme vous êtes ! lui répond le premier, pour vous rien ne s'arrête moi je vois l'horizon de champs et de villages longuement persister. Nous sommes le passage nous sommes la fumée... C'est ainsi qu'ils devisent et la discussion devient si difficile qu'ils perdent la raison. Alors le train s'arrête avec le paysage alors tout se confond. |
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Jean Tardieu (1903 - 1995) |
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Portrait de Jean Tardieu | |||||||||
Biographie / OuvresNé en 1903 à Samt-Gerrnain-de-Joux (Jura), d'un père peintre (Victor Tardieu. 1870-1937) et dune mère musicienne. Étude.a Paris : Ivcée Condorcet. puis Sorbonne. Suit, dès 1923. les > Entretiens d'été » de Pontigny, où ses premiers écrits poétiques sont remarqués par Paul Desjardins, André Gide, Roger Martin du Gard. Premiers poèmes publiés par Jean Paulhan. en 1927. dans La Nouvelle Revue |
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