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Jean-Philippe Salabreuil



Chant du chien - Chanson


Chanson / Poémes d'Jean-Philippe Salabreuil





Saint
François et
La
Fontaine

Essenine et
Supervielle !

C'est ce chien de
Salabreuil

Avec sa pelisse en deuil

Qui vous jappe cantilène

Au bord du poème obscur

Depuis sa niche d'étoiles

Et l'ombre à son souffle impur

Se replie au creux du :nonde

Quelle honte quelle honte

Vous êtes en plein soleil

Et des lambeaux de sommeil

Faseyent sur vos épaules

Quand passe dans la nue molle

Un tourbillon d'or poisseux

Mais voici que parmi ceux

Qui se lèvent tôt sur terre

Vous prêtez à la lumière

Votre oreille en papier blanc

Et ma voix de chien descend

Noire depuis cette vie

Sur ces fleurs qu'elle déplie

Comme fait l'aube au printemps

Avec celles éclatantes

Des vieux pommiers pour qu'y entre

Le bourdon lourd et encreux
Du jeune orage d'avril
Ne soyez pas mécontents
Ce chien fou avec sa queue
Fouette ce n'est pas facile
Un lait d'astres poussiéreux
Non sans mouches ni taons bleus
Souvenez-vous l'air s'attarde
Un soir de mauvaise garde
A l'odeur de foin coupé
Dans des profondeurs sans âge
Puis l'os long d'un paysage
Un peu de lune à laper
Qu'on nous jette de la route
Bouillon triste maigre croûte
Pour que meure la chanson
Au mâchis des rogatons
Mais c'est à minuit que hurle
A la mort le jeune chien
Moi j'ai peur et le vent tourne
Autour de tout et de rien
Et je le sens qui me flatte
Soulève abaisse ma patte
Je grogne de vieille peur
J'aboie après des lueurs
Vagabondes qui m'entraînent
Ayant rompu toutes chaînes
Pardonnez-moi de toujours
Vous chercher au loin du jour
Me lamenter à vos trousses
Quand votre mort est si douce
Et si grand votre plaisir



A marcher seul et n'offrir
Plus aucun chant au silence
Pardonnez-moi ma constance
A vous suivre et vous trouver
Ma gueule jamais lavée
Mes ongles rongés de boue
Lorsque je me tiens debout
A votre épaule très chaude
Ma langue pend j'ai faim l'ode
Mauvaise me met en soif
Je ne suis sûr de rien sauf
Que toute une vie radieuse
Me fut donnée mais lépreuse
La fis pour mourir au coin
Noir du paradis des chiens.

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Jean-Philippe Salabreuil
(1940 - 1970)
 
  Jean-Philippe Salabreuil - Portrait  
 
Portrait de Jean-Philippe Salabreuil

Biographie / chronologie

Jean-Pierre Steinbach est né le 25 mai 1940 à Neuilly-sur-Seine.
Etudes au Lycée Jean-Baptiste Say (Baccalauréat en philosophie).
Etudes et licence en droit.
Prépare une thèse de doctorat sur « Les coutumes africaines ».

Bibliographie / Ouvres

Né le 25 mai 1940 à Neuilly-sur-Seine, Jean-Pierre Steinbach - qui prit le pseudonyme de Jean-Philippe Salabreuil - meurt à Paris le 27 février 1970. Trois recueils de poèmes constituent son ouvre : La Liberté des feuilles (1964) - dont le titre est tiré d'un hémistiche emprunté à René-Guy Cadou - est remarqué par Jean Paulhan et obtient sur manuscrit, grâce à ce dernier, le prix Félix Fénéon en

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